Comment tester la résistance à l’insuline chez les chevaux ?

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Chez les chevaux à jeun, un test de tolérance au glucose oral (TTGO) évalue la réponse insulinique après ingestion de sirop de maïs (0,15 ml/kg). La glycémie est mesurée à 60 et 90 minutes. Ce test, peu reproductible, indique une possible résistance à linsuline.

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Décrypter la résistance à l’insuline chez le cheval : au-delà du simple TTGO

La résistance à l’insuline, un trouble métabolique de plus en plus reconnu chez le cheval, se caractérise par une incapacité des cellules à répondre correctement à l’insuline, entraînant une hyperglycémie. Bien que le test de tolérance au glucose oral (TTGO) soit couramment mentionné, sa fiabilité et son interprétation restent sujettes à débat. Cet article explore les limites du TTGO et propose une approche plus nuancée pour l’évaluation de la résistance à l’insuline équine.

Le TTGO, consistant en l’administration d’une dose de sirop de maïs (0,15 ml/kg de poids vif) à un cheval à jeun, suivi de la mesure de la glycémie à 60 et 90 minutes, présente des faiblesses significatives. L’administration du glucose sous forme de sirop de maïs, bien que pratique, influence la cinétique d’absorption et la réponse glycémique, rendant la comparaison inter-individuelle difficile. De plus, la variabilité inter-laboratoire des dosages de glycémie et l’absence de norme clairement établie pour interpréter les résultats rendent le TTGO peu reproductible et donc peu fiable en tant que test diagnostique unique. Une élévation de la glycémie à 60 et 90 minutes suggère une possible résistance à l’insuline, mais ne la confirme pas. Un cheval peut présenter une hyperglycémie suite à un stress, une infection ou une autre pathologie non liée à la résistance à l’insuline.

Par conséquent, se fier uniquement au TTGO pour diagnostiquer une résistance à l’insuline chez le cheval est trompeur. Une approche diagnostique plus complète est nécessaire et devrait inclure :

  • Un bilan sanguin complet: Ceci permettra d’écarter d’autres causes d’hyperglycémie et d’évaluer l’état général du cheval. Des marqueurs inflammatoires, par exemple, pourraient expliquer une glycémie élevée.
  • Le dosage de l’insuline: Mesurer le taux d’insuline à différents moments après l’administration de glucose (par exemple, à jeun, 30, 60 et 90 minutes) fournit des informations plus précises sur la sécrétion d’insuline et sa capacité à contrôler la glycémie. L’analyse de la courbe insulinique peut être plus informative que la simple glycémie.
  • L’évaluation du profil lipidique: La résistance à l’insuline est souvent associée à des troubles lipidiques. Le dosage des triglycérides et du cholestérol peut fournir des éléments supplémentaires.
  • L’examen clinique complet: L’évaluation de l’état corporel, de la présence de symptômes cliniques (polyurie, polydipsie, etc.) et de l’historique du cheval est essentielle pour un diagnostic précis.

En conclusion, bien que le TTGO puisse servir d’outil de dépistage préliminaire, il ne suffit pas à lui seul pour diagnostiquer la résistance à l’insuline chez le cheval. Une approche multifactorielle, incluant un bilan sanguin complet, le dosage de l’insuline, l’analyse du profil lipidique et un examen clinique approfondi, est nécessaire pour obtenir un diagnostic fiable et adapter la prise en charge thérapeutique à chaque cas particulier. Il est crucial de consulter un vétérinaire spécialisé en médecine interne équine pour une évaluation complète et un diagnostic précis.