Comment savoir si mon cheval mange assez ?

Votre cheval mange-t-il à sa faim ? Un guide pratique pour évaluer l’alimentation de votre équidé.

La santé et le bien-être de votre cheval passent indéniablement par une alimentation adéquate. Un cheval bien nourri est un cheval en pleine forme, capable d’assurer le travail demandé, et résistant aux maladies. Mais comment s’assurer que votre compagnon équin reçoit la quantité de nourriture dont il a besoin ? Si la règle générale de 1,5 à 3% de son poids corporel en matière sèche est un bon point de départ, plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour garantir une ration optimale.

1. Observation du poids et de la condition corporelle : le miroir de son alimentation

La première étape consiste à évaluer régulièrement la condition corporelle de votre cheval. Oubliez l’idée simpliste du “cheval gros = cheval en bonne santé”. Un cheval en surpoids peut être tout aussi sujet à des problèmes de santé qu’un cheval trop maigre.

Utilisez un système de notation de la condition corporelle (Body Condition Scoring, BCS), allant de 1 (extrêmement maigre) à 9 (obèse). Ce système se base sur l’évaluation visuelle et tactile de la couverture graisseuse à différents endroits du corps :

• Côtes: Sont-elles visibles ? Palpables ? Difficiles à sentir sous une couche de graisse ?
• Garrot: Est-il proéminent ? Rond ? Difficile à définir ?
• Base de la queue: S’il y a un renflement, est-ce ferme ou mou ?
• Encolure: Épaisse et arrondie ou fine et bien définie ?

Un cheval en condition idéale se situe généralement entre 4 et 6 sur l’échelle BCS. Si votre cheval est en dehors de cette fourchette, il est impératif d’ajuster son régime alimentaire.

2. Évaluer le type et la qualité du fourrage

La base de l’alimentation du cheval est le fourrage (herbe, foin, ensilage). La qualité du fourrage varie considérablement et a un impact direct sur la quantité à distribuer.

• Foin de qualité supérieure: Riche en nutriments, il permet généralement de couvrir une grande partie des besoins du cheval.
• Foin de qualité inférieure: Peut être pauvre en nutriments et nécessite d’être complété par d’autres sources d’alimentation.

Faites analyser votre foin pour connaître sa valeur nutritionnelle exacte (teneur en protéines, énergie, fibres, etc.). Cela vous aidera à ajuster la ration en conséquence.

3. Tenir compte du niveau d’activité et de l’état physiologique

Les besoins nutritionnels d’un cheval varient considérablement en fonction de son niveau d’activité et de son état physiologique :

• Cheval au repos: Nécessite une ration d’entretien minimale.
• Cheval de travail léger à modéré: Besoin énergétique plus important.
• Cheval de travail intense: Nécessite une ration riche en énergie et en protéines.
• Jument gestante ou allaitante: Besoins nutritionnels accrus pour soutenir la croissance du poulain et la production de lait.
• Cheval âgé: Peut avoir des difficultés à mâcher et à digérer, nécessitant une alimentation adaptée.

4. Surveiller l’appétit et le comportement de votre cheval

Un cheval qui mange avec appétit et qui se comporte normalement est généralement un bon signe. Toutefois, soyez attentif aux changements de comportement :

• Perte d’appétit: Peut indiquer un problème de santé, une douleur dentaire ou une alimentation inadaptée.
• Excès de gourmandise: Peut conduire à la suralimentation et à l’obésité.
• Comportement anormal (coprophagie, pica): Peut être un signe de carence nutritionnelle.

5. Adapter l’alimentation à l’individu

Chaque cheval est unique et a des besoins spécifiques. Tenez compte de sa race, de son âge, de son tempérament et de ses antécédents médicaux pour ajuster son alimentation.

En conclusion :

S’assurer que votre cheval mange suffisamment est un processus continu qui nécessite une observation attentive et une adaptation constante. En utilisant le système BCS, en évaluant la qualité du fourrage, en tenant compte du niveau d’activité et de l’état physiologique de votre cheval, et en surveillant son comportement, vous serez en mesure de lui fournir une alimentation optimale pour une santé et un bien-être durables. N’hésitez pas à consulter un vétérinaire ou un nutritionniste équin pour obtenir des conseils personnalisés et élaborer un plan d’alimentation adapté à votre cheval.