Comment stopper une crise de dermatillomanie ?

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La dermatillomanie peut être traitée par une thérapie cognitivo-comportementale ciblée, combinée éventuellement à des antidépresseurs, de la N-acétylcystéine ou de la mémantine. Ces approches visent à réduire la fréquence et lintensité des épisodes.

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Briser le cycle : Gérer une crise de dermatillomanie

La dermatillomanie, trouble compulsif consistant à se gratter ou à se piquer la peau jusqu’à provoquer des lésions, est une épreuve difficile à vivre. Le besoin irrésistible de se toucher la peau, même en pleine conscience des conséquences négatives, peut se manifester par des crises intenses et douloureuses. Mais il est possible de les stopper, ou du moins de réduire considérablement leur fréquence et leur intensité. Il ne s’agit pas d’une solution miracle, mais d’une approche multifacette nécessitant engagement et persévérance.

Contrairement à une simple habitude, la dermatillomanie est ancrée dans des mécanismes psychologiques complexes. Elle est souvent liée à l’anxiété, au stress, à la dépression, ou à des troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Face à une crise, il est crucial de comprendre que la réaction immédiate – se gratter – est une tentative d’apaisement temporaire, un cercle vicieux qui ne fait qu’exacerber le problème à long terme.

Face à une crise, quelles stratégies adopter ?

La première étape consiste à identifier les déclencheurs. Qu’est-ce qui précède systématiquement une crise ? Le stress au travail ? Une situation sociale inconfortable ? Une pensée négative récurrente ? Une fois ces déclencheurs identifiés, on peut mettre en place des stratégies de prévention.

Techniques immédiates pour interrompre le cycle :

  • Distraction: Dès que l’envie irrésistible de se gratter se fait sentir, il est crucial de se distraire. Appeler un ami, écouter de la musique, lire un livre, se concentrer sur une activité manuelle (tricoter, dessiner…) sont autant d’options pour détourner l’attention.
  • Techniques de relaxation: La respiration profonde, la méditation de pleine conscience, ou des exercices de relaxation musculaire progressive peuvent aider à calmer l’anxiété sous-jacente et à réduire l’envie de se gratter.
  • Substitution comportementale: Remplacez l’acte de se gratter par une autre activité manuelle, comme manipuler un objet lisse et froid (une pierre, un morceau de glace), ou masser doucement la zone concernée sans se blesser.
  • Stimulation sensorielle alternative: Utiliser un spray d’eau froide sur la zone concernée, ou appliquer une crème apaisante peut aider à soulager la sensation de démangeaison sans recourir au grattage.

Approches à long terme pour une gestion durable:

Les stratégies mentionnées ci-dessus sont efficaces à court terme, mais pour une guérison durable, une approche thérapeutique est indispensable.

  • Thérapie cognitivo-comportementale (TCC): La TCC est la pierre angulaire du traitement de la dermatillomanie. Elle vise à identifier les pensées et les comportements négatifs qui alimentent la compulsion, à les remettre en question et à les remplacer par des pensées et des comportements plus adaptés.
  • Médicaments: Dans certains cas, le médecin peut prescrire des antidépresseurs (ISRS), de la N-acétylcystéine (NAC), ou de la mémantine pour réduire l’impulsivité et l’anxiété. Ces médicaments ne constituent pas une solution miracle et doivent être utilisés en complément d’une thérapie.

Conclusion:

Vaincre la dermatillomanie demande du temps, de la patience et un engagement soutenu. L’association d’une prise en charge psychologique et, si nécessaire, d’un traitement médicamenteux, combinée à des stratégies de gestion des crises, permet de briser le cycle vicieux et de retrouver une peau saine et un bien-être psychologique retrouvé. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un professionnel de santé pour vous accompagner dans cette démarche.