Pourquoi faut-il rester allongé en cas d'AVC ?

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En cas dAVC suspecté, la position allongée, tête légèrement surélevée, est souvent recommandée en attendant les secours. Ceci vise à stabiliser la personne et faciliter la circulation sanguine vers le cerveau, sans pour autant garantir une bonne vascularisation cérébrale. Limmobilisation complète nest plus systématiquement préconisée.
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L’immobilisation en cas d’AVC suspecté : une recommandation à nuancer

L’accident vasculaire cérébral (AVC), une urgence médicale majeure, nécessite une intervention rapide. En attendant l’arrivée des secours, une consigne revient fréquemment : maintenir la personne touchée allongée, la tête légèrement surélevée. Mais cette recommandation, bien que répandue, mérite d’être nuancée. Elle ne correspond plus à une approche systématiquement rigoureuse et nécessite une compréhension fine de ses objectifs et de ses limites.

La position allongée, tête légèrement surélevée (à environ 30 degrés), vise principalement à stabiliser la personne et à faciliter, dans une certaine mesure, le retour veineux. En limitant les mouvements brusques, on prévient tout risque d’aggravation des lésions cérébrales déjà existantes. Une légère élévation de la tête peut également contribuer à améliorer le drainage du sang veineux du cerveau. Cependant, il est crucial de comprendre que cette position ne garantit en aucun cas une bonne vascularisation cérébrale.

En effet, l’objectif principal reste de restaurer le flux sanguin interrompu au niveau du cerveau, ce qui nécessite une intervention médicale spécifique comme la thrombolyse (dissolution du caillot sanguin) ou une intervention chirurgicale. La position du corps n’a qu’un impact limité sur ce processus.

L’immobilisation complète, autrefois systématiquement recommandée, est aujourd’hui remise en question. Des études suggèrent qu’une immobilisation trop stricte pourrait même être préjudiciable dans certains cas. L’accent est désormais mis sur une approche plus individualisée, tenant compte de l’état clinique du patient et de la nature de l’AVC. Des mouvements légers et contrôlés, sous surveillance médicale, peuvent être envisagés dans certains cas pour éviter les complications liées à l’immobilisation prolongée, telles que les escarres ou la thrombose veineuse profonde.

En conclusion, si la position allongée, tête légèrement surélevée, reste une mesure de précaution valable en attendant les secours en cas d’AVC suspecté, elle ne doit pas être considérée comme une solution miracle. Son rôle principal est de stabiliser la personne et de limiter les risques d’aggravation. L’immobilisation absolue est dépassée et une approche plus nuancée, privilégiant la surveillance médicale et la rapidité de l’intervention, est désormais préconisée. L’appel aux secours reste le geste le plus important à effectuer face à un AVC suspecté. La position de la victime est secondaire face à la rapidité et à l’efficacité des soins médicaux prodigués.