Pourquoi passer le cultivateur ?
Après la moisson, un passage léger du cultivateur incorpore efficacement les résidus de culture au sol. Ceci accélère leur décomposition, favorisant la germination rapide des mauvaises herbes et des repousses, facilitant ainsi leur contrôle.
Le passage du cultivateur après récolte : une fausse bonne idée ?
L’idée d’un passage superficiel du cultivateur immédiatement après la moisson pour incorporer les résidus et stimuler la germination des adventices est largement répandue. Elle repose sur le principe d’accélérer la décomposition de la paille et de faciliter la gestion des mauvaises herbes et des repousses en les rendant plus vulnérables à un traitement herbicide ou mécanique ultérieur. Cependant, cette pratique mérite d’être nuancée et analysée à l’aune des connaissances agronomiques actuelles.
Si l’incorporation superficielle des résidus peut effectivement stimuler leur décomposition dans un premier temps, elle présente plusieurs inconvénients à moyen et long terme.
Perturbation de la vie du sol: Le passage du cultivateur, même superficiel, perturbe l’équilibre fragile de l’écosystème du sol. Il fragmente le mycélium des champignons, détruit les galeries creusées par les vers de terre et expose la matière organique à l’oxydation, entraînant une perte de carbone et une diminution de la fertilité à long terme.
Risque accru d’érosion: Laisser le sol nu après un passage de cultivateur le rend plus vulnérable à l’érosion hydrique et éolienne, surtout en période de fortes pluies ou de vents violents. Les résidus de culture en surface jouent un rôle protecteur essentiel en interceptant les gouttes de pluie et en réduisant la vitesse du vent.
Stimulation de la germination des adventices… et des difficultés qui s’ensuivent: Si le cultivateur favorise la germination des adventices, il ne garantit pas leur destruction. Un nouveau passage sera nécessaire, ce qui multiplie les interventions, les coûts et le tassement du sol. De plus, cette pratique favorise la sélection d’adventices résistantes aux herbicides.
Alternatives plus durables: Au lieu d’un passage systématique du cultivateur, des pratiques culturales simplifiées (TCS) comme le semis direct ou le semis sous couvert végétal permanent offrent des solutions plus durables. Elles préservent la structure du sol, favorisent la biodiversité, limitent l’érosion et réduisent les besoins en herbicides. La gestion des adventices peut alors se faire par des méthodes alternatives comme le faux-semis, le roulage ou l’utilisation de cultures de couverture.
En conclusion, si le passage du cultivateur après la moisson peut sembler une solution rapide pour gérer les résidus et les adventices, il est important de considérer ses impacts négatifs sur la santé des sols et la durabilité des systèmes agricoles. Des alternatives existent et méritent d’être explorées pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement. L’analyse des conditions spécifiques de chaque parcelle (type de sol, climat, rotation des cultures, etc.) est essentielle pour choisir la meilleure stratégie.
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