Pourquoi pleurer ça fait du bien ?

Le Bonheur Lacrymal : Pourquoi Pleurer Fait Vraiment du Bien

On a souvent tendance à réprimer ses larmes, à les considérer comme un signe de faiblesse. Pourtant, l’acte de pleurer, loin d’être une manifestation de fragilité, est un mécanisme physiologique et psychologique complexe, porteur d’un bien-être souvent sous-estimé. Loin de la simple expression émotionnelle, pleurer active un processus de régulation interne profond, contribuant à notre équilibre mental et physique.

Contrairement à une idée reçue, les larmes ne sont pas toutes identiques. On distingue les larmes basales, qui lubrifient l’œil, des larmes réflexes, provoquées par des irritants comme l’oignon, et des larmes émotionnelles, sujet de notre exploration. Ces dernières, riches en protéines et hormones du stress comme le cortisol et l’adrénaline, sont le véritable cœur de notre questionnement. Leur expulsion physique permet un véritable délestage émotionnel.

Imaginez un barrage retenant une puissante rivière. Les émotions refoulées agissent de même : elles s’accumulent, créant une pression interne qui peut se traduire par de l’anxiété, de l’irritabilité, des tensions musculaires, voire des troubles psychosomatiques. Le pleur, alors, agit comme une écluse s’ouvrant, libérant ce flot émotionnel et apaisant la pression. Ce n’est pas le fait de pleurer en lui-même qui procure le bien-être, mais plutôt la libération des hormones du stress et des tensions accumulées qu’il entraîne.

Ce soulagement émotionnel s’explique également par la production d’endorphines, des neurotransmetteurs aux propriétés analgésiques et euphorisantes. Ces hormones naturelles, libérées lors du pleur, contribuent à une sensation de calme et de bien-être, véritable anti-stress naturel. Le corps, après l’effort émotionnel de la crise de larmes, retrouve un certain équilibre, une forme de “réinitialisation” du système nerveux.

Bien sûr, pleurer n’est pas une solution miracle à tous les problèmes. Il ne s’agit pas de se réfugier systématiquement dans les larmes pour échapper à la réalité. Cependant, accepter et exprimer ses émotions, notamment par le biais des larmes, est une étape cruciale dans la gestion du stress et le maintien d’une bonne santé mentale. Permettre à soi-même de pleurer, c’est reconnaître la validité de ses émotions, c’est se donner le droit d’être vulnérable, et c’est finalement, se faire du bien. En somme, le bien-être lacrymal est une invitation à une meilleure écoute de soi, une reconnaissance de la complexité et de la richesse de notre expérience émotionnelle. Alors, la prochaine fois que les larmes monteront, laissez-les couler : elles pourraient bien vous apporter un soulagement inattendu.