Quel est le RER le plus lent ?

Décryptage des lenteurs du RER : Plus lent ne veut pas dire forcément le plus mauvais

La question du RER le plus lent à Paris n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Si les statistiques de ponctualité semblent pointer du doigt certaines lignes, notamment les B et D, qualifier une ligne de “la plus lente” requiert une analyse plus nuancée que le simple taux de ponctualité annuel. En effet, la vitesse d’un RER est influencée par plusieurs facteurs interconnectés, allant au-delà de la simple mesure du respect des horaires.

Le RER A, souvent cité en exemple pour sa ponctualité de 94,4% en 2022, ne représente pas forcément le modèle absolu de rapidité. Son efficacité repose sur un système de signalisation performant et une infrastructure relativement récente sur certaines sections. Cependant, sa vitesse commerciale moyenne peut être inférieure à d’autres lignes sur certains trajets, notamment en raison de son passage par des zones très denses et donc sujettes aux ralentissements.

Les lignes B et D, quant à elles, subissent régulièrement les critiques pour leur taux de ponctualité plus faible et leur fréquentation élevée. La Cour des comptes a, à juste titre, pointé du doigt les difficultés structurelles de ces lignes, notamment le vieillissement des infrastructures, la saturation des voies et la complexité de leur gestion. Ces problèmes se traduisent par des retards récurrents et une vitesse commerciale plus faible sur certaines sections, notamment aux heures de pointe. Cependant, affirmer catégoriquement qu’elles sont systématiquement “les plus lentes” est une simplification excessive. Certaines portions de ces lignes, moins fréquentées ou bénéficiant d’une infrastructure plus moderne, peuvent offrir des vitesses comparables, voire supérieures, à d’autres sections du RER A.

En conclusion, il est impossible de désigner un seul RER comme “le plus lent”. La notion de lenteur est multifactorielle et dépend de plusieurs variables : la ponctualité, la vitesse commerciale moyenne sur chaque section, la fréquence des arrêts, et la configuration du réseau. Les lignes B et D souffrent indéniablement de problèmes importants qui impactent leur performance globale, mais comparer leur lenteur à celle du RER A sur la base de simples statistiques de ponctualité serait une simplification réductrice et trompeuse. Une étude plus approfondie, tenant compte de la vitesse commerciale sur chaque tronçon et des conditions de circulation, serait nécessaire pour établir un classement objectif et pertinent.