Quel médicament peut faire saigner ?

Ces médicaments qui vous font saigner : comprendre les risques et les précautions

Il est crucial de comprendre que certains médicaments, bien qu’essentiels pour traiter diverses affections, peuvent malheureusement avoir un effet secondaire potentiellement dangereux : l’augmentation du risque de saignement. Bien que le saignement soit un processus physiologique normal en cas de blessure, une perturbation de la coagulation sanguine causée par des médicaments peut entraîner des hémorragies excessives, prolongées ou même spontanées.

Les coupables les plus courants : les anticoagulants

Les anticoagulants sont une classe de médicaments conçus pour ralentir la coagulation sanguine. Ils sont prescrits pour prévenir la formation de caillots sanguins, qui peuvent obstruer les vaisseaux et provoquer des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques ou des thromboses veineuses profondes. Cependant, leur action même les rend potentiellement susceptibles d’augmenter le risque de saignement.

Parmi les anticoagulants les plus couramment prescrits, on trouve :

• L’aspirine (acide acétylsalicylique) : Bien que souvent utilisée comme analgésique, l’aspirine à faible dose est également un antiplaquettaire, empêchant les plaquettes sanguines de s’agréger et de former des caillots.
• L’héparine : Utilisée en milieu hospitalier ou par injection sous-cutanée, l’héparine inhibe l’action de plusieurs facteurs de coagulation.
• La warfarine (Coumadin) : Un anticoagulant oral qui interfère avec la synthèse de la vitamine K, essentielle à la coagulation.

D’autres médicaments peuvent également influencer la coagulation

Si les anticoagulants sont les principaux suspects, d’autres classes de médicaments peuvent également contribuer à un risque accru de saignement. Il est important de les connaître :

• Certains antidépresseurs : Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), souvent utilisés pour traiter la dépression et l’anxiété, peuvent interférer avec la fonction plaquettaire, augmentant ainsi le risque de saignement.
• Certains antipsychotiques : Similairement aux ISRS, certains antipsychotiques peuvent également altérer la fonction plaquettaire.
• Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Bien que couramment utilisés pour soulager la douleur et l’inflammation, les AINS, tels que l’ibuprofène et le naproxène, peuvent inhiber la fonction plaquettaire et irriter la muqueuse gastrique, augmentant le risque de saignement gastro-intestinal.

L’importance cruciale d’informer son médecin

Il est absolument essentiel d’informer votre médecin de tous les médicaments que vous prenez, y compris les médicaments en vente libre, les compléments alimentaires et les herbes médicinales. Cette information permet à votre médecin d’évaluer votre risque individuel de saignement et de prendre des mesures appropriées pour minimiser ce risque.

Que faire en cas de saignement excessif?

Si vous prenez un médicament susceptible d’augmenter le risque de saignement et que vous remarquez des saignements excessifs, inhabituels ou prolongés (par exemple, saignements de nez fréquents, ecchymoses inexpliquées, saignements des gencives, sang dans les urines ou les selles), consultez immédiatement votre médecin.

En conclusion:

La connaissance est le premier pas vers la prévention. En comprenant les médicaments qui peuvent potentiellement augmenter le risque de saignement et en communiquant ouvertement avec votre médecin, vous pouvez contribuer à gérer ce risque et à prendre des décisions éclairées concernant votre santé. N’oubliez jamais que l’automédication peut être dangereuse et qu’il est toujours préférable de demander conseil à un professionnel de la santé.