Qui est la plus belle entre Cléopâtre et Néfertiti ?

Cléopâtre vs Néfertiti : Une question de beauté… et de contexte

La question de savoir qui, entre Cléopâtre et Néfertiti, était la plus belle, est aussi vaine qu’éternelle. Elle relève davantage d’un débat esthétique subjectif et influencé par le temps que d’une vérité objective. Si les représentations artistiques nous offrent un aperçu, elles sont elles-mêmes le produit de conventions esthétiques et de biais culturels propres à leur époque. Comparer leurs beautés revient donc à comparer des pommes et des oranges, à juxtaposer des idéaux esthétiques distants de plusieurs siècles.

Néfertiti, immortalisée par son célèbre buste, incarne un idéal de beauté égyptienne de la XVIIIe dynastie. Son visage allongé, ses traits fins et réguliers, ses yeux expressifs, et son élégante coiffe nous laissent entrevoir une beauté raffinée, presque androgyne, correspondant aux canons de beauté de son époque. Son influence ne se limite pas à son apparence physique ; elle fut une reine puissante et influente, partenaire d’Akhenaton dans la révolution religieuse amarnienne, ce qui renforce son aura et son prestige. La beauté de Néfertiti est inséparable de son statut et de sa légende.

Cléopâtre VII Philopator, quant à elle, appartient à une période et à un style artistique radicalement différents. Si les représentations contemporaines de Cléopâtre sont rares et souvent idéalisées – la plupart des images iconiques datent de périodes postérieures –, les témoignages historiques la décrivent comme une femme intelligente, charmante et possédant un pouvoir de séduction incontestable. Sa beauté, selon les sources, était davantage liée à son charme, à son intelligence et à sa force de caractère qu’à une simple beauté physique classique. Sa légende, forgée par les auteurs romains et nourrie par son rôle politique crucial dans une période de transition impériale, a contribué à sa fascination durable.

Alors, qui était la plus belle ? L’absence de critères objectifs et la subjectivité inhérente à la beauté rendent la question insoluble. L’une incarne un idéal de beauté égyptienne classique, l’autre un charme plus complexe et insaisissable. Comparer leurs beautés revient à comparer deux œuvres d’art distinctes, appartenant à des mouvements et à des contextes historiques différents. L’appréciation de leur beauté respective dépendra finalement du spectateur et de ses propres critères esthétiques et culturels. Peut-être la véritable beauté réside-t-elle dans la singularité de chacune et dans leur impact historique durable ?