Comment les acteurs se forcent-ils à pleurer ?

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Pour simuler des larmes au cinéma, les acteurs peuvent utiliser une technique simple : appliquer de la vaseline sous les yeux pour un effet humide, puis ajouter des gouttes pour les yeux au coin interne des yeux juste avant le tournage.

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L’art délicat de pleurer à la demande : techniques et secrets des acteurs

L’émotion brute au cinéma, particulièrement les larmes, est souvent le fruit d’un travail minutieux, loin de la simple improvisation. Si certains acteurs possèdent une sensibilité innée qui leur permet de puiser dans leurs propres émotions pour alimenter une performance, la majorité utilise une panoplie de techniques, parfois surprenantes, pour déclencher ce flot de larmes à la demande. Contrairement à la croyance populaire, pleurer à volonté n’est pas un don naturel pour tous, et les larmes à l’écran sont souvent le résultat d’un savant mélange de préparation mentale et de subterfuges techniques.

L’idée reçue selon laquelle les acteurs seraient simplement capables de pleurer sur commande est une simplification excessive. La pression du plateau, la répétition des prises et la nécessité de contrôler l’intensité des émotions rendent la tâche complexe. Au lieu de se fier uniquement à la mémoire émotionnelle, les acteurs développent des stratégies pour stimuler le système lacrymal.

La méthode évoquant la vaseline sous les yeux et les gouttes pour les yeux est effectivement utilisée, mais constitue un simple artifice technique pour simuler l’aspect visuel des larmes. Ce n’est pas une technique pour susciter l’émotion, mais plutôt pour l’accentuer ou la rendre plus visible à la caméra. La vaseline crée un effet humide qui accroche la lumière, renforçant l’illusion de larmes, tandis que les gouttes pour les yeux, souvent posées discrètement juste avant la prise, ajoutent un éclat réaliste. Cependant, ce ne sont là que des outils cosmétiques; ils ne remplacent pas la performance émotionnelle elle-même.

Au-delà de cet artifice technique, les acteurs s’appuient sur une variété d’approches plus profondes pour atteindre un état émotionnel authentique :

  • La mémorisation sensorielle : Rappelant un souvenir précis, une odeur, un son, une image, l’acteur tente de ressentir à nouveau l’émotion associée. Ce processus nécessite une grande introspection et une capacité à maîtriser ses propres émotions.

  • La méthode Stanislavski : Cette technique de jeu consiste à s’identifier profondément au personnage, à explorer ses motivations et ses conflits internes pour atteindre une émotion sincère. L’acteur s’immerge totalement dans le rôle, cherchant à comprendre les ressorts psychologiques du personnage afin de rendre ses réactions les plus justes possibles.

  • La visualisation : L’acteur se concentre sur une image mentale, un scénario imaginé, pour se connecter à l’émotion recherchée. Cela peut impliquer la création d’un contexte imaginaire, une conversation fictive ou la visualisation d’un événement bouleversant.

  • Le travail avec le metteur en scène : La collaboration avec le réalisateur est primordiale. Ce dernier guide l’acteur, lui fournit des indications, et crée une atmosphère propice à l’émotion.

En conclusion, le processus de pleurer à l’écran est loin d’être simple. Il combine une maîtrise technique pour créer l’illusion visuelle avec un travail émotionnel intense pour atteindre une performance authentique. La vaseline et les gouttes pour les yeux ne sont que la partie visible de l’iceberg, un outil parmi tant d’autres dans l’arsenal de l’acteur qui cherche à susciter l’empathie du spectateur. La vérité émotionnelle reste le véritable objectif, et la technique, un simple moyen pour l’atteindre.