Comment se termine la gloire de mon père ?

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Après un été mémorable marqué par le double coup du roi, Marcel, réconcilié avec son père, danse de joie, savourant la reconnaissance familiale. La gloire paternelle se mue en un souvenir précieux, scellant leur lien indéfectible.

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La gloire éphémère, un souvenir impérissable : la fin de l’été dans “La Gloire de mon père”

L’été des collines provençales, baignées de soleil et parfumées de thym, s’achève pour Marcel Pagnol. Un été marqué par l’exploit cynégétique de son père, Joseph, auréolé de la gloire du “double coup du roi”. Ce triomphe, plus que la simple prouesse d’un chasseur novice, représente une victoire symbolique pour le jeune Marcel. Il scelle la réconciliation avec un père admiré, longtemps perçu comme distant et austère. La fierté du fils rayonne, alimentée par la reconnaissance paternelle enfin acquise.

Mais la gloire, comme l’été, est par essence fugace. Le retour en ville, la reprise des cours, le quotidien qui reprend ses droits, estompent peu à peu l’éclat de cet exploit. Le double coup du roi, relaté et glorifié, devient un récit, une anecdote familiale. L’ivresse de la reconnaissance publique laisse place à quelque chose de plus profond, de plus intime.

Ce n’est pas la fin de la gloire de Joseph Pagnol, mais sa métamorphose. Elle se mue en souvenir, précieux et partagé. L’écho des coups de fusil résonne désormais dans le cœur de Marcel, non plus comme le symbole d’une performance exceptionnelle, mais comme la mélodie d’un lien renforcé, d’une complicité retrouvée. L’admiration du fils pour son père ne s’éteint pas avec les feux de l’été, elle se transforme, s’ancre dans la mémoire, se nourrit de l’émotion partagée.

La danse joyeuse de Marcel, à la fin du récit, n’est pas seulement la célébration d’un exploit, c’est l’expression d’une joie profonde, celle d’un enfant qui a trouvé sa place auprès de son père. La gloire de Joseph, finalement, se termine non pas dans l’oubli, mais dans l’intimité d’un amour filial indéfectible. Elle devient le socle d’une relation apaisée, un trésor familial transmis de génération en génération, à travers les récits et les souvenirs. Une gloire silencieuse, peut-être, mais d’autant plus puissante qu’elle est gravée dans le cœur d’un enfant.