Pourquoi est-ce que je pleure maintenant devant les films ?

3 voir

Lémotion suscitée par un film déclenche la libération docytocine. Cette hormone, liée aux liens sociaux, amplifie notre empathie envers les personnages, provoquant des larmes face à leurs tribulations, même vécues indirectement. La forte concentration et limmersion émotionnelle contribuent à ce phénomène.

Commentez 0 J'aime

Pourquoi les films me font-ils pleurer maintenant, alors qu’avant…?

Vous avez l’impression d’être devenu(e) une fontaine à larmes devant le moindre film un tant soit peu émouvant ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul(e). Nombreux sont ceux qui constatent une sensibilité accrue face aux émotions cinématographiques, parfois même à leur propre surprise. Mais pourquoi cette soudaine fragilité émotionnelle devant le grand écran ? La réponse est complexe et réside dans un subtil cocktail d’hormones, d’immersion et d’évolution personnelle.

L’ocytocine, souvent surnommée “l’hormone de l’amour” ou “l’hormone du câlin”, joue un rôle crucial dans ce phénomène. Secrétée notamment lors des interactions sociales positives, elle renforce les liens affectifs et amplifie notre empathie. Or, un film, par son récit et ses personnages, crée une connexion, certes artificielle, mais néanmoins puissante avec le spectateur. L’immersion dans l’histoire, la musique, le jeu des acteurs, stimulent la production d’ocytocine, nous rendant plus réceptifs aux émotions des personnages. Nous pleurons alors pour leurs joies, leurs peines, leurs victoires et leurs défaites, comme s’il s’agissait de proches.

Cette immersion, d’ailleurs, est renforcée par les conditions mêmes du visionnage. L’obscurité de la salle de cinéma, ou même le calme du salon familial, favorise la concentration et limite les distractions. Nous sommes alors entièrement absorbés par le récit, ce qui amplifie l’impact émotionnel. L’identification aux personnages est plus forte, et leurs émotions résonnent davantage en nous.

Mais au-delà de l’ocytocine et de l’immersion, d’autres facteurs peuvent expliquer cette sensibilité accrue. L’évolution personnelle, les expériences de vie, les changements hormonaux liés à l’âge ou à des événements particuliers (grossesse, deuil, etc.) peuvent modifier notre perception des émotions et notre propension aux larmes. Un film qui nous laissait indifférent il y a quelques années peut aujourd’hui nous bouleverser, car il fait écho à notre propre vécu et à notre sensibilité du moment.

Enfin, n’oublions pas l’aspect cathartique des larmes. Pleurer devant un film peut être une manière saine de libérer des émotions accumulées, de se connecter à sa propre vulnérabilité et de se laisser aller à l’empathie. Loin d’être un signe de faiblesse, ces larmes témoignent de notre capacité à ressentir et à nous connecter aux autres, même à travers des personnages fictifs. Alors, la prochaine fois que vous sentirez les larmes monter devant un film, ne les refoulez pas. Laissez-vous porter par l’émotion et appréciez ce moment de connexion humaine, aussi fugace soit-il.