Est-ce que le café empêche de fixer le fer ?

Le café et l’absorption du fer : une relation complexe, loin d’être un obstacle systématique

L’idée que le café, comme le thé, inhibe fortement l’absorption du fer est une croyance populaire tenace. Si la présence de tanins, aussi bien dans le café que dans le thé, joue effectivement un rôle, la réalité est plus nuancée et dépend de plusieurs facteurs, loin d’être aussi catégorique qu’on le suppose souvent. Contrairement à la simplification fréquente qui associe systématiquement thé et anémie ferriprive, l’impact du café, lui aussi riche en tanins, mérite un examen attentif.

La clé de cette complexité réside dans la distinction entre le fer hémique et le fer non-hémique. Le fer hémique, présent dans les produits d’origine animale (viandes rouges, volaille, poisson), est mieux absorbé par l’organisme que le fer non-hémique, trouvé dans les végétaux (légumes verts à feuilles, légumineuses, céréales complètes). Les tanins présents dans le café, tout comme ceux du thé, interagissent avec le fer non-hémique en formant des complexes insolubles, réduisant ainsi son absorption intestinale.

Cependant, l’impact de cette interaction est moins drastique qu’on pourrait le croire. Plusieurs études montrent que la consommation de café, même en quantité importante, n’entraîne pas systématiquement une carence en fer. L’importance de la quantité de café consommée, la biodisponibilité du fer dans l’alimentation et d’autres facteurs nutritionnels jouent un rôle crucial. Une alimentation riche et variée, incluant des sources de fer hémique et non-hémique, ainsi que des aliments riches en vitamine C (qui favorise l’absorption du fer non-hémique), peut compenser l’effet inhibiteur potentiel des tanins du café.

De plus, la composition du café lui-même influence son impact sur l’absorption du fer. La méthode de préparation, le type de grains et le degré de torréfaction peuvent modifier la concentration de tanins et d’autres composés influençant la biodisponibilité du fer. Il n’existe pas de données scientifiques concluantes pour quantifier précisément cet impact variable.

En conclusion, bien que les tanins du café puissent réduire l’absorption du fer non-hémique, affirmer que le café “empêche” systématiquement de fixer le fer est une simplification excessive. L’influence du café sur l’absorption du fer est complexe et dépend de nombreux facteurs interdépendants. Une alimentation équilibrée et variée reste le meilleur moyen de prévenir toute carence, qu’elle soit liée ou non à la consommation de café. Si vous avez des inquiétudes concernant votre apport en fer, il est toujours conseillé de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic personnalisé.