La COVID provoque-t-elle un mauvais goût dans la bouche ?

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Linfection à la COVID-19 peut perturber le goût et lodorat. Cette altération sensorielle peut modifier la perception des aliments, même après la guérison. Les personnes atteintes signalent parfois un goût fade, métallique ou anormalement sucré. Ces changements peuvent affecter lappétit et le plaisir de manger.

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Le goût métallique et amer de la COVID-19 : bien plus qu’une simple perte du goût

La COVID-19, au-delà de ses manifestations respiratoires bien connues, laisse souvent une empreinte durable sur notre perception sensorielle. Si la perte de l’odorat et du goût est largement documentée, l’expérience vécue par les patients est bien plus nuancée qu’une simple absence de saveurs. De nombreux témoignages font état d’un goût perverti, désagréable et persistant, même après la guérison de l’infection. Ce n’est pas simplement une diminution de l’intensité des saveurs, mais une véritable distorsion gustative, une altération qualitative qui impacte profondément la vie quotidienne.

Alors que la perte de goût et d’odorat est souvent décrite comme une absence totale de sensation, de nombreux patients décrivent un goût anormal, souvent décrit comme métallique, amer, ou excessivement sucré. Imaginez mordre dans une pomme et ressentir, au lieu de la douceur fruitée attendue, une saveur métallique persistante et désagréable. C’est cette réalité que vivent de nombreuses personnes après une infection à la COVID-19. Ce goût perverti, parfois accompagné d’une sensation de brûlure ou de picotement dans la bouche, peut persister pendant des semaines, voire des mois, après la disparition des autres symptômes.

Ce phénomène, dont le mécanisme précis reste encore à éclaircir par la recherche, est probablement lié à l’inflammation du système nerveux périphérique causée par le virus. Les cellules nerveuses responsables de la transmission des informations gustatives peuvent être endommagées, conduisant à une interprétation erronée des stimuli chimiques par le cerveau. La persistance de ce mauvais goût, même après la guérison, suggère une potentielle réparation lente et incomplète de ces cellules nerveuses.

Les conséquences de cette altération gustative vont au-delà d’une simple gêne. Elle peut impacter l’appétit, entraînant une perte de poids et des carences nutritionnelles. Le plaisir de manger, activité essentielle à notre bien-être physique et psychologique, est profondément affecté. Le simple fait de se nourrir devient une épreuve, ce qui peut engendrer de la frustration, de l’anxiété, voire de la dépression.

Il est crucial de souligner l’importance d’une prise en charge globale de ces patients. En plus du traitement de l’infection initiale, une attention particulière doit être portée à la restauration du goût et de l’odorat. La collaboration entre les médecins généralistes, les ORL et les spécialistes des troubles sensoriels est essentielle pour accompagner ces personnes vers une récupération complète. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes de cette distorsion gustative et développer des traitements efficaces. En attendant, la prise de conscience de cette réalité souvent méconnue est une première étape indispensable pour améliorer la qualité de vie des patients touchés.