Quel est le féminin de caille ?

La caille : un nom féminin qui s’ignore ?

On pourrait s’attendre, avec la terminaison en “-e”, à ce que “caille” soit un nom féminin. Et pourtant, la simplicité de cette affirmation cache une subtilité de la langue française qui mérite d’être explorée. En effet, si “caille” désigne bel et bien l’oiseau femelle, le terme englobe aussi l’espèce dans son ensemble, sans distinction de sexe. On parle donc de “la caille” pour désigner aussi bien une femelle qu’un mâle, voire un groupe mixte. C’est ce qu’on appelle un nom épicène.

L’usage du mot “caille” se complexifie encore lorsqu’on évoque la chasse. Un chasseur qui revient avec plusieurs oiseaux dira “j’ai pris des cailles”, sans se préoccuper du sexe de ses prises. Ici, le pluriel “cailles” recouvre indifféremment mâles et femelles. Pour distinguer spécifiquement les femelles, il faudrait utiliser une périphrase comme “les cailles femelles”.

Ce phénomène d’épicène, courant pour les noms d’animaux, témoigne de la manière dont la langue façonne notre perception du monde. En l’absence de marqueur grammatical distinct pour le mâle, “caille” devient le terme générique, englobant les deux sexes sous une forme féminine. On peut ainsi se demander si cette neutralisation du masculin au profit du féminin n’est pas, à sa manière, une forme subtile de féminisation du langage.

Alors, quel est le féminin de caille ? C’est “caille”, tout simplement. Un mot unique qui porte en lui la complexité du genre et la richesse de la langue française.