Qu’est-ce qui fait qu’une personne mange lentement ?

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Les mangeurs lents prennent plus de 30 minutes pour un repas, tandis que les mangeurs rapides le terminent en moins de 20 minutes, selon le Dr Jessica Beh de DTAP@Robertson.

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La lenteur à table : quand le repas prend son temps

Manger lentement. Une pratique souvent vantée pour ses bienfaits sur la digestion et la ligne, mais que l’on associe parfois, à tort, à la simple politesse. Si certains avalent leur repas en un temps record, d’autres savourent chaque bouchée avec une lenteur qui peut intriguer. Le Dr Jessica Beh de DTAP@Robertson estime que la frontière entre mangeur rapide et lent se situe autour de la vingtaine de minutes : en dessous, on parle de rapidité, au-delà de trente minutes, de lenteur. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette différence de rythme à table ?

Plusieurs facteurs, tant physiologiques que psychologiques, peuvent influencer la vitesse à laquelle on mange. Explorons quelques pistes pour comprendre ce qui pousse certaines personnes à prendre leur temps.

Des facteurs physiologiques à l’œuvre :

  • La mastication: Une mastication insuffisante peut ralentir le processus digestif et inciter, inconsciemment, à manger plus lentement pour compenser. Certaines personnes ont également des problèmes dentaires ou de la mâchoire qui rendent la mastication rapide difficile, voire douloureuse.
  • La satiété: La sensation de satiété met un certain temps à se manifester. Manger lentement permet au cerveau de recevoir le signal de satiété et d’éviter ainsi la suralimentation. Un mangeur rapide, lui, risque d’ingérer plus de nourriture que nécessaire avant que son corps ne lui indique qu’il est rassasié.
  • Des troubles digestifs: Certaines pathologies, comme le reflux gastro-œsophagien ou le syndrome de l’intestin irritable, peuvent rendre la digestion plus difficile et inciter à manger plus lentement pour limiter l’inconfort.

L’influence du psychisme et de l’environnement :

  • Le stress et l’anxiété: Paradoxalement, le stress peut autant accélérer que ralentir le rythme alimentaire. Si certains “avalent” leur repas sous pression, d’autres peuvent ressentir une difficulté à avaler, une sensation de nœud à l’estomac qui les force à manger plus lentement.
  • La pleine conscience: La pratique de la pleine conscience invite à porter une attention particulière à chaque sensation, y compris celles liées à l’alimentation. Manger lentement devient alors une manière de savourer pleinement son repas, de se connecter à ses sensations et d’apprécier le moment présent.
  • L’environnement social et culturel: Les habitudes alimentaires s’acquièrent dès l’enfance. Grandir dans une famille où l’on prend le temps de manger influence le comportement alimentaire futur. De même, certaines cultures valorisent la convivialité et la lenteur des repas, ce qui peut encourager à manger plus lentement.
  • La personnalité: Certains traits de personnalité, comme la patience ou la tendance à la contemplation, peuvent également être corrélés à une vitesse d’ingestion plus lente.

En conclusion, la vitesse à laquelle on mange est un phénomène complexe influencé par une multitude de facteurs. Loin d’être une simple question de politesse, elle reflète des mécanismes physiologiques, des états émotionnels et des habitudes culturelles. Comprendre ces mécanismes permet d’adopter une approche plus consciente de son alimentation et d’adapter son rythme à ses propres besoins.