Pourquoi en Australie conduit-on à gauche ?

L’Australie à gauche : une histoire de cavaliers et de conventions

L’Australie, terre de kangourous et de plages paradisiaques, se distingue également par une particularité routière : la conduite à gauche. Ce choix, loin d’être arbitraire, s’inscrit dans un long héritage historique, lié à des pratiques bien plus anciennes que l’automobile elle-même. Alors que la plupart des pays ont adopté la conduite à droite, l’Australie a préservé une tradition séculaire qui trouve ses racines dans l’époque pré-automobile, voire pré-motorisée.

L’explication la plus couramment avancée, et largement étayée par les historiens, souligne l’importance des cavaliers dans les sociétés pré-industrielles. La majorité des individus étant droitiers, circuler à gauche offrait un avantage décisif. Imaginez deux cavaliers se croisant sur un chemin étroit. En circulant à gauche, chaque cavalier pouvait maintenir sa main droite libre, prête à dégainer son arme en cas de nécessité. Cette position permettait une meilleure défense et une réaction plus rapide face à une menace potentielle. Cette pratique, initialement liée à la sécurité individuelle, s’est progressivement traduite par une convention sociale généralisée, s’appliquant non seulement aux cavaliers, mais également aux charretiers et aux piétons.

La colonisation britannique a joué un rôle crucial dans la pérennisation de cette pratique en Australie. Les colons, venus d’une Grande-Bretagne où la conduite à gauche était déjà la norme – héritage, lui aussi, de cette même logique de cavaliers droitiers –, ont naturellement importé cette convention dans leur nouvelle terre. Contrairement à certaines colonies britanniques qui ont ensuite adopté la conduite à droite, l’Australie a conservé cette tradition, consolidée par une infrastructure routière qui s’est développée en fonction de cette règle établie. Changer la convention aujourd’hui serait un projet d’une ampleur logistique et financière colossale, impliquant la modification de tous les panneaux routiers, la refonte des véhicules et surtout, une profonde rééducation de tous les conducteurs.

On pourrait objecter que l’argument du cavalier droitier est une simplification excessive. Cependant, il explique une tendance historique majeure qui a influencé les règles de circulation dans de nombreuses régions du monde. En Australie, cette tradition ancestrale, transmise de génération en génération, perdure aujourd’hui, rappelant subtilement l’histoire riche et complexe de cette nation insulaire. La conduite à gauche australienne n’est donc pas qu’une simple règle de sécurité routière ; c’est un héritage tangible d’une époque révolue, un témoignage silencieux mais persistant de l’impact des pratiques sociales sur le développement des infrastructures et des conventions modernes.