Quel pays a le programme de mathématiques le plus difficile ?

Le mirage du programme “le plus difficile” : une quête vaine à l’ère de la complexité mathématique

Déterminer quel pays possède le programme de mathématiques le plus difficile s’avère une entreprise complexe, voire illusoire. Si des classements internationaux comme PISA mettent en lumière des disparités de performance entre les nations – avec des pays comme le Cambodge, le Paraguay ou encore certains pays d’Amérique centrale (République dominicaine, Salvador, Guatemala) affichant des scores plus faibles, comme le souligne la baisse de la moyenne PISA en mathématiques de 489 en 2018 à 472 en 2022 –, la “difficulté” d’un programme scolaire est une notion subjective et multidimensionnelle.

Comparer des programmes d’enseignement aussi divers est un exercice périlleux. La difficulté ne se mesure pas uniquement à l’aune de la complexité des concepts abordés. Elle dépend également de facteurs tels que :

• L’approche pédagogique: Un programme privilégiant l’apprentissage par cœur sera “difficile” pour un élève habitué à la résolution de problèmes et inversement. La place accordée à l’expérimentation, à la manipulation et à la collaboration influence également la perception de la difficulté.
• Les ressources disponibles: L’accès aux technologies, la qualité de la formation des enseignants, le ratio élèves/professeur et les supports pédagogiques disponibles impactent directement l’apprentissage et, par conséquent, la capacité des élèves à maîtriser un programme, quel qu’il soit.
• Le contexte socioculturel: Les attentes sociétales vis-à-vis des mathématiques, l’importance accordée à l’éducation en général et le soutien familial jouent un rôle crucial dans la réussite des élèves. Un programme ambitieux dans un environnement défavorisé peut s’avérer plus “difficile” à assimiler qu’un programme moins dense dans un contexte favorable.
• L’évaluation: La nature des évaluations (QCM, problèmes ouverts, travaux de recherche…) et leur fréquence influencent la perception de la difficulté. Un programme avec des évaluations fréquentes et exigeantes sera perçu comme plus difficile qu’un programme avec des évaluations plus espacées et moins sélectives.

Plutôt que de rechercher un hypothétique programme “le plus difficile”, il serait plus pertinent de s’intéresser à la qualité et à la pertinence des apprentissages. Un programme “difficile” n’est pas forcément un programme “efficace”. L’enjeu réside dans la capacité d’un système éducatif à doter tous les élèves des compétences mathématiques nécessaires pour s’épanouir et réussir dans un monde en constante évolution. La véritable difficulté ne réside pas dans la complexité des concepts, mais dans la capacité à les rendre accessibles et significatifs pour chaque élève.