Quels sont les pays qui migrent le plus en France ?

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En France, sur les 7,2 millions dimmigrés recensés en 2023, environ un tiers sont originaires dEurope, selon lInsee. La communauté portugaise est la plus importante avec près de 580 000 personnes, surpassant largement les Italiens et les Espagnols, dont la présence est environ deux fois moindre.

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L’immigration en France : au-delà des idées reçues, le poids des voisins européens

L’immigration est un sujet complexe, souvent abordé sous le prisme de l’actualité et parfois empreint de préjugés. Si les débats se focalisent fréquemment sur l’immigration extra-européenne, une analyse des chiffres de l’INSEE en 2023 révèle une réalité différente : l’importance significative de l’immigration intra-européenne en France. Sur les 7,2 millions d’immigrés recensés, près d’un tiers sont originaires d’Europe, soulignant la porosité des frontières et les liens historiques, culturels et économiques tissés au sein du continent.

Loin des clichés et des représentations médiatiques, le Portugal se distingue comme le principal pays d’origine des immigrés en France. Avec près de 580 000 personnes, la communauté portugaise forme un groupe démographique considérable, témoignant d’une longue histoire migratoire entre les deux pays, initiée notamment lors des vagues d’immigration des années 1960 et 1970. Cette présence forte et bien ancrée dans le paysage français se traduit par une richesse culturelle et un dynamisme économique indéniables.

Un constat surprenant pour certains est la position relativement moins importante des communautés italienne et espagnole. Bien que historiquement liées à la France par des échanges migratoires importants, ces deux communautés représentent chacune environ la moitié de la population portugaise immigrée en France. Cette différence peut s’expliquer par divers facteurs, tels que l’évolution des contextes économiques et sociaux de ces pays, ainsi que les politiques migratoires mises en place au fil des décennies.

Il est important de noter que ces chiffres ne reflètent que la population immigrée, c’est-à-dire les personnes nées étrangères à l’étranger et résidant en France. Ils n’incluent pas les descendants d’immigrés, nés en France et de nationalité française, qui contribuent également à la diversité du paysage démographique français.

L’analyse de l’immigration en France nécessite donc de dépasser les idées préconçues et de se pencher sur les données chiffrées. La prédominance de l’immigration européenne, et plus particulièrement portugaise, met en lumière l’importance des liens intra-européens et invite à une réflexion plus nuancée sur les dynamiques migratoires contemporaines. L’étude des trajectoires migratoires spécifiques, des motifs de départ et des processus d’intégration de ces différentes communautés permettrait d’enrichir la compréhension de ce phénomène complexe et multiforme.