Combien a coûté le tunnel du Saint-Gothard ?

Le Tunnel du Saint-Gothard : Un Coût Pharaonique pour une Infrastructure Majeure

Le tunnel de base du Saint-Gothard, joyau d’ingénierie suisse inauguré en 2016, représente bien plus qu’une simple liaison ferroviaire. Ce projet colossal, fruit de plus d’une décennie de travaux acharnés, a profondément impacté l’économie et la mobilité du pays, mais aussi son paysage politique et son identité nationale. Mais quel fut le prix de cette prouesse technique ? La réponse, à elle seule, est impressionnante : 12,2 milliards de francs suisses.

Ce chiffre, colossal, mérite d’être décrypté. Il ne représente pas seulement le coût direct du percement du tunnel lui-même, mais englobe l’ensemble des dépenses liées au projet. On y trouve bien sûr les coûts de forage, un travail titanesque nécessitant des machines de pointe et une logistique complexe pour la gestion des matériaux et des hommes en milieu souterrain. Cependant, cette somme inclut également :

• Les infrastructures annexes: Les travaux préparatoires, l’aménagement des accès, la construction des installations de ventilation, de sécurité et de maintenance, ainsi que la modernisation des gares et des lignes ferroviaires connectées au tunnel. Ces aspects, souvent invisibles au grand public, représentent une part significative du coût total.

• Les études et la planification: Des années d’études géologiques, d’études d’impact environnemental, de conception architecturale et d’ingénierie ont été nécessaires avant même le commencement des travaux de forage. Ces phases préliminaires, cruciales pour la réussite du projet, ont elles aussi contribué au budget global.

• Les imprévus et les surcoûts: Un chantier d’une telle ampleur est inévitablement confronté à des imprévus. Des difficultés géologiques inattendues, des retards techniques ou des ajustements de dernière minute ont forcément engendré des surcoûts, qui ont pesé sur le budget final.

• Les aspects socio-économiques: Le projet a impliqué la création d’emplois, mais également des compensations pour les populations impactées par le chantier. Ces aspects, bien que moins tangibles, constituent une part intégrante du coût global du projet.

En conclusion, les 12,2 milliards de francs suisses dépensés pour le tunnel du Saint-Gothard ne se réduisent pas à un simple coût de construction. Ils représentent l’investissement d’un pays entier dans son futur, une ambition nationale concrétisée par une prouesse technique majeure et un investissement à long terme dans son infrastructure de transport. Ce coût, bien que élevé, doit être considéré à la lumière des bénéfices à long terme engendrés par cette infrastructure de transport moderne et efficiente pour la Suisse et l’Europe.