Quel est le salaire minimum pour vivre en Egypte ?

Survivre ou vivre ? Le salaire minimum en Égypte : un défi quotidien

L’Égypte, berceau de la civilisation, présente aujourd’hui un paradoxe saisissant : une histoire riche et un présent économique complexe. Au cœur de ce paradoxe se trouve la question du salaire minimum, un chiffre qui, bien que formellement établi, ne reflète que partiellement la réalité vécue par une grande partie de la population. En 2025, le salaire minimum légal est fixé à 6 000 livres égyptiennes (EGP) par mois. Ce chiffre, stable par rapport à 2024, représente une augmentation significative par rapport aux maigres 35 EGP de 2009. Cependant, cette apparente progression cache une réalité bien plus nuancée.

Une simple analyse de la moyenne salariale minimale sur la période 2009-2025, qui s’établit à environ 2 270,94 EGP par mois, révèle l’ampleur du défi. Ce chiffre, bien inférieur au salaire minimum actuel, illustre la lenteur de l’adaptation du salaire minimum à la réalité inflationniste et au coût de la vie. En effet, si la progression nominale est indéniable, le pouvoir d’achat réel de ce salaire reste un sujet de préoccupation majeur.

Le salaire minimum de 6 000 EGP permet-il véritablement de vivre dignement en Égypte ? La réponse est loin d’être univoque. Ce montant, même s’il représente une amélioration considérable par rapport aux années précédentes, reste insuffisant pour couvrir les besoins fondamentaux d’une famille, notamment le logement, la nourriture, les soins médicaux et l’éducation. Dans les grandes villes comme Le Caire ou Alexandrie, où le coût de la vie est particulièrement élevé, ce salaire se révèle clairement inadéquat.

De plus, il est crucial de souligner que ce salaire minimum ne concerne qu’une partie de la population active. Nombreux sont les travailleurs informels, qui représentent une part importante de l’économie égyptienne, et qui ne bénéficient d’aucune protection salariale. Leur situation précaire accentue les inégalités et les difficultés économiques auxquelles fait face une grande partie de la population.

En conclusion, le salaire minimum de 6 000 EGP en Égypte en 2025, bien que représentant une avancée, ne suffit pas à assurer une vie décente à la majorité des Égyptiens. L’augmentation nominale doit être accompagnée d’une politique économique plus ambitieuse visant à améliorer le pouvoir d’achat, à lutter contre l’inflation et à promouvoir l’emploi formel afin de garantir un niveau de vie acceptable pour tous les citoyens. Le chemin vers une véritable justice sociale reste long et exige une action concertée des pouvoirs publics et de la société civile.