Qui a créé la VaR ?

La VaR : Un Enfant de la Révolte, Pas de la Raison

L’histoire de l’Assistance Vidéo à l’Arbitrage (VaR), un système désormais omniprésent dans le monde du football, est souvent réduite à un récit d’amélioration technologique visant à corriger les erreurs manifestes sur le terrain. Or, les racines de la VaR plongent dans un contexte politique et une lutte de pouvoir qui en disent long sur les motivations derrière son introduction.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’idée de la VaR n’est pas née d’une volonté unanime d’équité et de transparence. Son émergence est intimement liée à la tentative de Sepp Blatter de conserver son pouvoir à la tête de la FIFA, face à une concurrence féroce.

En 2015, alors que Michel Platini, figure montante du football et candidat potentiel à la présidence de la FIFA, menaçait son règne, Sepp Blatter a habilement intégré la VaR à son programme électoral. Cette initiative, présentée comme une modernisation nécessaire du jeu, visait en réalité à détourner l’attention des accusations de corruption qui pesaient sur Blatter et à rallier des voix en promettant un football plus juste grâce à la technologie.

L’utilisation de la VaR comme outil politique est particulièrement significative. Blatter, conscient de l’impact des décisions arbitrales contestables sur l’opinion publique, a flairé la possibilité de se positionner en champion de l’équité en proposant une solution technologique aux erreurs arbitrales. C’était une stratégie pour se défaire de l’image d’un système corrompu et archaïque, et se présenter comme un innovateur.

Ainsi, l’histoire de la VaR n’est pas une simple évolution technique. Elle est teintée d’ambition politique et de manœuvres stratégiques. Le véritable “créateur” de la VaR, dans ce contexte, n’est pas un ingénieur ou un visionnaire du football, mais bien Sepp Blatter, qui a instrumentalisé la technologie pour servir ses intérêts personnels dans une lutte de pouvoir intense.

Il est important de garder ce contexte à l’esprit lorsqu’on analyse l’efficacité et les limites de la VaR. Comprendre que ses origines sont plus politiques que purement techniques peut aider à nuancer le débat autour de son utilisation et à envisager des alternatives ou des améliorations basées sur des principes d’équité et de transparence véritable, plutôt que sur des considérations de pouvoir.

En conclusion, si la VaR est devenue un élément incontournable du football moderne, il est crucial de se souvenir que son introduction est moins le fruit d’une recherche d’excellence sportive que d’une stratégie politique visant à contrer l’ascension de Michel Platini et à maintenir Sepp Blatter au pouvoir au sein de la FIFA. La VaR, en somme, un enfant de la révolte, pas de la raison.