Comment Phileas Fogg a gagné son pari ?

Comment Phileas Fogg a gagné son pari ?

Le mythe de Phileas Fogg, ce gentleman anglais obstiné et précis, repose sur bien plus qu’un simple pari audacieux. Son triomphe, dans le roman de Jules Verne, repose sur une astuce astucieuse et une exploitation subtile des mécanismes horaires, une véritable prouesse calculatoire pour l’époque.

Le pari, on le sait, consistait à faire le tour du monde en 80 jours. Ce n’est pas tant la vitesse incroyable de ses voyages qui fascine, mais bien la manière dont Fogg exploite une subtilité géophysique, la ligne de changement de date. En s’engouffrant dans cette fine frontière entre deux jours, Phileas Fogg a inconsciemment gagné une journée.

Son calcul, parfaitement maîtrisé, impliquait la traversée de la ligne de changement de date d’Ouest en Est. En accomplissant cette traversée, il a implicitement progressé d’un jour, ignorant qu’un jour entier lui restait encore à gagner pour tenir son échéance. Cette subtilité, qui a échappé à tous ses adversaires, a été la clé de sa victoire. Elle montre non seulement l’importance de la précision dans son projet, mais aussi la nature même de la construction du temps sur notre planète.

Bien plus qu’une simple histoire d’audace, le pari de Phileas Fogg représente une exploration de la relation entre le temps, l’espace et l’humain. Il met en lumière comment une connaissance minutieuse des conditions géographiques et des paramètres horaires, même au niveau des fuseaux, peut avoir des conséquences dramatiques, ici la victoire. Le véritable intérêt du récit réside dans cette manipulation subtile d’un système qui régit notre perception du temps, et qui a permis à Fogg d’atteindre la ligne d’arrivée, non pas par une vitesse accrue, mais par un calcul ingénieux et une maîtrise parfaite de son environnement.