M. Fogg a-t-il finalement gagné le pari ?

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Phileas Fogg gagne son audacieux pari dans Le Tour du monde en quatre-vingts jours, réussissant son périple global. Bien que victorieux, ce voyage ambitieux ampute sa fortune de 19 000 livres. Il partage le millier restant avec Passepartout et Fix, veillant à ce que son fidèle valet règle sa facture de gaz avec une partie de cette somme.

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Phileas Fogg : Bien plus qu’un pari gagné, une transformation humaine

Phileas Fogg, gentleman anglais d’une précision chirurgicale, est un personnage qui fascine et intrigue. Dans le roman culte de Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, il relève un défi colossal : prouver qu’il est possible de réaliser un voyage autour du globe en un temps record. La question est simple : M. Fogg a-t-il finalement gagné son pari ? La réponse, bien qu’affirmative, mérite d’être nuancée, car sa victoire dépasse largement la simple réussite d’un défi financier.

Oui, Phileas Fogg gagne son audacieux pari. Au terme d’un périple rocambolesque, semé d’embûches et de rencontres inattendues, il parvient à regagner le Reform Club de Londres à temps pour prouver sa réussite. Son organisation implacable, sa maîtrise de soi à toute épreuve et sa capacité à surmonter les obstacles se sont avérées des atouts précieux.

Cependant, la victoire de Fogg n’est pas dénuée de pertes. L’auteur nous précise que ce voyage ambitieux a entamé sa fortune de 19 000 livres. Une somme considérable qu’il n’hésite pas à dépenser pour assurer le succès de sa mission et, surtout, pour venir en aide à ceux qui croisent son chemin. Cette générosité inattendue révèle une facette insoupçonnée de sa personnalité.

Le partage des 1 000 livres restants avec Passepartout et Fix, le détective qui l’a injustement poursuivi, illustre parfaitement cette transformation. Fogg, loin d’être uniquement motivé par l’appât du gain, fait preuve d’une noblesse de cœur qui le distingue. Il veille même à ce que son fidèle valet, Passepartout, puisse honorer sa facture de gaz, un détail trivial qui témoigne de sa considération pour les autres.

Au-delà de la victoire financière, le véritable gain de Phileas Fogg réside dans son évolution personnelle. Son voyage n’est pas seulement géographique, il est aussi intérieur. Confronté à la diversité du monde, à la beauté des paysages et à la richesse des cultures, il s’ouvre à l’imprévu et à l’humain. Il découvre l’amitié véritable en la personne de Passepartout et l’amour avec l’envoûtante Aouda.

En conclusion, si Phileas Fogg gagne bien son pari, il gagne bien plus encore. Il prouve que l’aventure humaine est un voyage transformateur, capable de révéler des qualités insoupçonnées. Sa victoire ne se mesure pas seulement en livres sterling, mais en expériences partagées, en amitié et en amour. C’est cette dimension humaine, bien au-delà du simple défi, qui fait de Le Tour du monde en quatre-vingts jours un roman intemporel et profondément inspirant.