Pourquoi certains bébés ne se retournent pas ?

Pourquoi certains bébés ne se retournent-ils pas ? Une exploration des facteurs influençant la position fœtale.

La grossesse est une période d’attente et de préparation, ponctuée de jalons importants, dont le retournement du bébé in utero. La position optimale pour un accouchement par voie basse est la présentation céphalique, où la tête du bébé est positionnée vers le bas. Cependant, il arrive que certains bébés ne se retournent pas avant le terme, suscitant parfois l’inquiétude et nécessitant une attention particulière. Si les raisons exactes derrière l’absence de retournement restent parfois un mystère, la science médicale a identifié plusieurs facteurs potentiels qui peuvent influencer la position fœtale.

Comprendre le retournement fœtal : un processus naturel, mais pas toujours simple

Le retournement du bébé, généralement attendu entre la 32e et la 36e semaine de grossesse, est un processus complexe qui dépend de plusieurs éléments : la taille du bébé, l’espace disponible dans l’utérus, et l’activité du bébé lui-même. Le bébé a besoin de suffisamment d’espace pour pouvoir se mouvoir librement et adopter la position la plus favorable pour l’accouchement. Quand ce processus ne se déroule pas comme prévu, plusieurs raisons peuvent être envisagées.

Les facteurs anatomiques et physiologiques maternels : des obstacles potentiels

Certaines conditions physiologiques maternelles peuvent entraver le retournement du bébé. Parmi elles :

• Malformations utérines : Des anomalies anatomiques de l’utérus, telles qu’un utérus cloisonné (présence d’une paroi séparant partiellement ou totalement l’utérus en deux), peuvent réduire l’espace disponible et empêcher le bébé de se retourner. La forme irrégulière de l’utérus peut contraindre le bébé dans une position spécifique.
• Placenta praevia : Cette condition se caractérise par une insertion anormale du placenta, qui recouvre partiellement ou totalement le col de l’utérus. Le placenta praevia peut bloquer le passage du bébé et l’empêcher de se retourner. En outre, cette condition peut présenter des risques pour la mère et le bébé.
• Un utérus trop exigu : Un volume utérin insuffisant, qu’il soit dû à une quantité de liquide amniotique trop faible (oligohydramnios) ou à une grossesse multiple, peut limiter les mouvements du bébé et l’empêcher de se retourner. Le manque d’espace l’empêche de manœuvrer et d’adopter la position céphalique.
• Myomes utérins : La présence de fibromes (tumeurs bénignes) dans l’utérus, en particulier ceux situés dans la partie inférieure, peut également gêner le retournement du bébé en occupant de l’espace et en modifiant la forme de l’utérus.

Autres facteurs contribuant à l’absence de retournement:

En plus des facteurs anatomiques et physiologiques maternels, d’autres éléments peuvent jouer un rôle :

• Quantité excessive de liquide amniotique (polyhydramnios) : Paradoxalement, un excès de liquide amniotique peut également empêcher le bébé de se retourner, car il peut se retrouver flottant et instable, sans point d’appui pour effectuer le mouvement.
• Position du bébé : Certaines positions initiales, comme la présentation par le siège (fesses ou pieds en bas), peuvent rendre plus difficile le retournement spontané du bébé.
• Problèmes de santé du bébé : Dans certains cas, un problème de santé chez le bébé, même léger, peut l’empêcher d’avoir l’énergie ou la capacité de se retourner.
• Facteurs génétiques ou constitutionnels : Bien que moins documentés, des facteurs génétiques ou constitutionnels peuvent également jouer un rôle, rendant certains bébés moins enclins à se retourner.

Que faire si le bébé ne se retourne pas ?

Il est important de noter que l’absence de retournement n’est pas toujours une source d’inquiétude. De nombreux bébés finissent par se retourner spontanément juste avant ou pendant le travail. Cependant, si le bébé ne s’est pas retourné vers la 36e semaine, il est important de discuter des options avec son médecin ou sa sage-femme. Ces options peuvent inclure :

• Version par manœuvre externe (VME) : Une technique manuelle réalisée par un professionnel de santé pour tenter de retourner le bébé de l’extérieur.
• Techniques complémentaires : Certaines femmes essaient des techniques alternatives, telles que l’acupuncture, la moxibustion (une forme de thérapie par la chaleur utilisant l’armoise), ou des exercices spécifiques.
• Césarienne : Si toutes les autres options échouent, ou si des complications surviennent, une césarienne peut être envisagée.

En conclusion, l’absence de retournement d’un bébé in utero peut être influencée par une variété de facteurs, allant des conditions anatomiques maternelles à la position du bébé lui-même. Une surveillance attentive et une discussion ouverte avec un professionnel de santé sont essentielles pour déterminer la meilleure approche pour une grossesse et un accouchement en toute sécurité. Il est crucial de se rappeler que chaque grossesse est unique et que l’accompagnement personnalisé est la clé d’une expérience positive.