Comment détecter un ancien infarctus ?

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Une douleur thoracique intense et persistante, irradiant parfois au bras gauche, au dos ou à la mâchoire, associée à des nausées, vertiges ou malaise, signale potentiellement un infarctus. Un diagnostic médical précis est crucial.

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Déceler les cicatrices d’un infarctus passé : indices et investigations

Une douleur thoracique intense reste le symptôme emblématique d’un infarctus du myocarde en cours. Cependant, identifier un infarctus passé, c’est-à-dire une zone de nécrose cardiaque cicatrisée, requiert une approche différente, car les symptômes aigus ont disparu. Détecter ces cicatrices discrètes, souvent asymptomatiques, est crucial pour la prévention des complications futures et l’évaluation du risque cardiovasculaire.

Contrairement à un infarctus aigu, l’identification d’un infarctus ancien repose principalement sur des examens médicaux spécifiques, et non sur les symptômes ressentis. En effet, la zone nécrosée a été progressivement remplacée par un tissu cicatriciel, fibreux et non fonctionnel. Ce tissu modifie la structure et le fonctionnement du cœur, pouvant laisser des traces détectables par différents moyens :

1. L’électrocardiogramme (ECG): L’ECG reste un outil de première intention. Bien que les anomalies aiguës disparaissent avec la cicatrisation, certaines modifications peuvent persister. On peut observer des ondes Q profondes et larges, des modifications du segment ST et de l’onde T, indiquant des zones de nécrose antérieure. Cependant, l’ECG n’est pas toujours concluant, car la cicatrice peut être discrète ou située dans une zone non représentée de manière optimale sur l’ECG.

2. L’échocardiographie: Cette technique d’imagerie utilise les ultrasons pour visualiser la structure et le fonctionnement du cœur. Elle permet de détecter des zones d’hypokinesie (diminution du mouvement) ou d’akinésie (absence de mouvement) du muscle cardiaque, témoignant de la présence de cicatrices. L’échocardiographie permet une meilleure visualisation de l’étendue et de la localisation de la cicatrice que l’ECG.

3. La scintigraphie myocardique: Cette technique d’imagerie nucléaire utilise des traceurs radioactifs pour visualiser le flux sanguin dans le muscle cardiaque. Les zones de cicatrice, étant dépourvues de cellules vivantes, n’absorbent pas le traceur, permettant ainsi de les identifier clairement. Il existe différentes techniques de scintigraphie myocardique, telles que la scintigraphie au thallium ou au technétium.

4. L’IRM cardiaque: L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique très performante pour visualiser les structures cardiaques en détail. Elle permet de détecter des modifications de la structure du muscle cardiaque, même subtiles, associées à une cicatrice myocardique. L’IRM cardiaque offre une résolution spatiale supérieure à l’échocardiographie et permet une meilleure caractérisation des lésions.

5. La coronarographie: Bien qu’elle ne détecte pas directement la cicatrice, la coronarographie permet d’identifier les artères coronaires responsables de l’infarctus. L’observation d’une sténose (rétrécissement) significative d’une artère coronarienne apporte des informations précieuses sur l’origine de l’infarctus passé.

Importance du diagnostic:

La détection d’un infarctus ancien est cruciale pour une prise en charge optimale du patient. Elle permet d’évaluer le risque de survenue d’un nouvel événement cardiaque, d’adapter le traitement médicamenteux (anticoagulants, statines, bêtabloquants, etc.) et d’envisager des interventions préventives comme une revascularisation (angioplastie, pontage coronarien) si nécessaire. La collaboration entre le patient et l’équipe médicale est essentielle pour prévenir les complications et améliorer la qualité de vie.

En conclusion, l’identification d’un infarctus du myocarde passé requiert une approche médicale spécifique reposant sur des examens d’imagerie. Il est primordial de consulter un médecin cardiologue pour un diagnostic précis et la mise en place d’un traitement adapté, permettant ainsi de réduire le risque d’événements cardiaques futurs.