Comment éliminer le surplus de fer ?

Déferrisation : Comment éliminer un excès de fer dans l’organisme ?

Le fer est un oligo-élément essentiel à de nombreuses fonctions vitales, notamment le transport de l’oxygène dans le sang. Cependant, un excès de fer, ou surcharge ferrique, peut devenir toxique et endommager divers organes comme le foie, le cœur et le pancréas. Il est donc crucial de comprendre comment gérer et éliminer un surplus de fer lorsqu’il se présente.

Identifier la cause de la surcharge ferrique

Avant d’envisager une quelconque méthode d’élimination, il est primordial d’identifier la cause sous-jacente de la surcharge ferrique. Les causes peuvent être diverses, allant de l’hémochromatose (une maladie génétique qui favorise l’absorption excessive du fer) à des transfusions sanguines répétées (souvent nécessaires dans certaines maladies comme la thalassémie). Un diagnostic précis posé par un médecin est donc indispensable.

Les principales approches thérapeutiques

La stratégie thérapeutique pour réduire l’excès de fer dépendra largement de la cause identifiée. Voici les principales approches utilisées :

• Phlébotomies (saignées thérapeutiques) : La méthode de choix pour l’hémochromatose

  Dans le cas spécifique de l’hémochromatose, les phlébotomies régulières sont souvent le traitement de première intention. Cette procédure consiste à prélever régulièrement une certaine quantité de sang (généralement 300 à 500 ml) afin de réduire la quantité totale de fer dans l’organisme. La fréquence des phlébotomies est déterminée par le médecin, en fonction du taux de ferritine (la principale forme de stockage du fer) dans le sang. L’objectif est de maintenir un taux de ferritine dans une fourchette considérée comme sûre.

• Thérapie chélateuse du fer : Une option pour les surcharges dues aux transfusions

  Pour les personnes souffrant de surcharges ferriques dues à des transfusions sanguines répétées (comme c’est souvent le cas pour les patients atteints de thalassémie ou de certaines anémies), la thérapie chélateuse du fer est une approche courante. Cette thérapie utilise des médicaments spécifiques, appelés chélateurs du fer, qui se lient au fer présent dans le sang et les tissus, facilitant ainsi son élimination par l’organisme. Plusieurs chélateurs du fer sont disponibles, chacun ayant ses propres avantages et inconvénients :

  • Déféroxamine (Desferal®) : Ce médicament, administré par voie intraveineuse ou sous-cutanée, est un chélateur du fer bien établi. Il se lie au fer et facilite son excrétion dans l’urine. Il est souvent utilisé en cas de surcharge ferrique sévère ou lorsque d’autres traitements ne sont pas envisageables.
  • Défériprone (Ferriprox®) : Ce médicament, administré par voie orale, est une alternative à la déféroxamine. Il est généralement bien toléré, mais peut avoir certains effets secondaires qui nécessitent une surveillance médicale.
  • Déférasirox (Exjade®, Jadenu®) : Ce médicament, également administré par voie orale, est un chélateur du fer qui se lie au fer et permet son excrétion dans les selles. Il est généralement administré une fois par jour.

• Modifications du régime alimentaire : Un rôle de soutien

  Bien qu’elles ne constituent pas un traitement à part entière, certaines modifications du régime alimentaire peuvent aider à gérer les niveaux de fer. Il est conseillé de :

  • Limiter la consommation d’aliments riches en fer héminique (fer d’origine animale) : Le fer héminique est plus facilement absorbé par l’organisme que le fer non héminique (fer d’origine végétale).
  • Éviter la consommation excessive de vitamine C en même temps que des aliments riches en fer : La vitamine C peut augmenter l’absorption du fer.
  • Consommer des aliments qui inhibent l’absorption du fer : Le thé, le café, le calcium et les fibres peuvent réduire l’absorption du fer.

Conclusion

L’élimination d’un excès de fer est un processus qui doit être encadré par un professionnel de santé. Un diagnostic précis de la cause sous-jacente de la surcharge ferrique est essentiel pour déterminer la meilleure approche thérapeutique. Les phlébotomies, la thérapie chélateuse du fer et les modifications du régime alimentaire sont les principales options disponibles. Une surveillance médicale régulière est indispensable pour surveiller l’efficacité du traitement et prévenir les complications. N’hésitez pas à consulter votre médecin si vous suspectez une surcharge ferrique. Il pourra vous proposer un plan de traitement adapté à votre situation.