Comment s'appellent les gens qui n'ont plus d'odorat ?

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Les personnes qui ne perçoivent plus les odeurs souffrent danosmie. Cette perte dodorat peut être congénitale, présente dès la naissance, ou acquise. Lanosmie acquise peut résulter dun blocage nasal ou dune atteinte au nerf olfactif, responsable de la perception des odeurs.

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L’univers silencieux des anosmiques : vivre sans odeur

L’odeur du café fraîchement moulu, la senteur des fleurs au printemps, le parfum subtil de la pluie sur le bitume… Ce sont des expériences sensorielles banales pour la plupart d’entre nous, mais pour les personnes atteintes d’anosmie, ces plaisirs olfactifs sont un lointain souvenir. L’anosmie, c’est la perte totale ou partielle du sens de l’odorat. Ce n’est pas une simple gêne ; c’est une altération sensorielle qui impacte profondément la vie quotidienne, souvent sous-estimée et mal comprise.

Contrairement à une idée reçue, l’anosmie n’est pas uniquement liée à un rhume banal ou à une congestion nasale. Bien que ces affections puissent entraîner une hyposmie (diminution de l’odorat) temporaire, l’anosmie, elle, peut être un symptôme persistant, voire définitif. Il existe deux grandes catégories d’anosmie : congénitale et acquise.

L’anosmie congénitale, présente dès la naissance, peut avoir des causes génétiques ou être liée à des malformations congénitales. Ces individus n’ont jamais connu la perception des odeurs et leur cerveau ne s’est pas développé pour intégrer ce sens. Pour eux, l’absence d’odorat est la norme, et leur adaptation à ce monde “silencieux” est un témoignage remarquable de la plasticité du cerveau.

L’anosmie acquise, quant à elle, est beaucoup plus fréquente. Elle survient à la suite d’un événement ou d’une pathologie affectant le système olfactif. Parmi les causes les plus courantes, on retrouve :

  • Les infections virales : Le rhume, la grippe et, plus particulièrement, le COVID-19, peuvent causer une anosmie temporaire ou, dans certains cas, permanente. Le mécanisme exact reste encore partiellement inconnu, mais on suppose une atteinte directe du nerf olfactif.

  • Les traumatismes crâniens : Un choc violent au niveau de la tête peut léser le nerf olfactif, entraînant une anosmie.

  • Les tumeurs cérébrales : Des tumeurs situées près du bulbe olfactif peuvent comprimer le nerf olfactif et perturber sa fonction.

  • Les maladies neurodégénératives : Des maladies comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson peuvent être associées à une perte progressive de l’odorat.

  • Les polyposes nasales : Ces excroissances bénignes dans la cavité nasale peuvent obstruer les voies aériennes et empêcher les molécules odorantes d’atteindre les récepteurs olfactifs.

Vivre avec l’anosmie présente des défis insoupçonnés. Au-delà de la perte du plaisir gustatif (l’odorat contribuant grandement à la perception des saveurs), l’anosmie peut impacter la sécurité (détection de fuites de gaz, d’incendies), la qualité de vie (difficulté à apprécier les repas, à choisir des produits cosmétiques ou à identifier des aliments avariés) et même engendrer des troubles psychologiques (dépression, anxiété).

Bien que la guérison de l’anosmie soit parfois difficile, voire impossible, des traitements existent pour certaines causes spécifiques. Il est crucial de consulter un ORL ou un neurologue pour identifier la cause de la perte d’odorat et envisager des solutions adaptées. Le soutien psychologique est également essentiel pour accompagner les personnes confrontées à cette réalité sensorielle modifiée. Car vivre sans odeur, c’est vivre dans un monde différent, un monde dont la richesse et la complexité ne sont véritablement appréciées que par ceux qui l’ont perdu.