Comment stopper une hémorragie digestive ?

2 voir

Un ulcère gastroduodénal saignant est traité par coagulation endoscopique. Différentes techniques sont utilisées : électrocoagulation bipolaire, sclérothérapie, pince chaude ou clips, pour stopper lhémorragie active et prévenir les récidives.

Commentez 0 J'aime

Arrêter une hémorragie digestive : un enjeu vital et des solutions variées

Une hémorragie digestive, qu’elle soit haute (œsophage, estomac, duodénum) ou basse (intestin grêle, côlon), constitue une urgence médicale potentiellement mortelle. Son traitement dépend de sa localisation, de sa sévérité et de sa cause sous-jacente. Il est impératif de consulter un médecin immédiatement en cas de suspicion d’hémorragie digestive, caractérisée par des selles noires et goudronneuses (méléna), des vomissements de sang rouge vif ou brun foncé (hématémèse), ou des selles rouge vif.

Prise en charge initiale : une course contre la montre

Avant même l’établissement du diagnostic précis, des mesures vitales doivent être prises :

  • Stabilisation hémodynamique : L’objectif principal est de maintenir une pression artérielle suffisante. Cela peut nécessiter une perfusion intraveineuse de solutés et, dans les cas graves, une transfusion sanguine.
  • Recherche de la cause : Des examens complémentaires sont essentiels, notamment une endoscopie haute (pour les hémorragies hautes) ou une coloscopie (pour les hémorragies basses). Ces examens permettent de visualiser la source du saignement et d’effectuer des biopsies pour identifier la cause (ulcère, varices œsophagiennes, tumeur, etc.).
  • Gestion de la douleur et de l’anxiété : Le stress et la douleur peuvent aggraver la situation. Une prise en charge appropriée est indispensable.

Traitement spécifique de l’ulcère gastroduodénal saignant : l’endoscopie à la rescousse

Pour un ulcère gastroduodénal saignant, l’endoscopie haute est l’intervention clé. Elle permet non seulement d’identifier la source du saignement, mais aussi de le stopper directement grâce à différentes techniques de coagulation :

  • Électrocoagulation bipolaire : Un courant électrique de faible intensité est utilisé pour coaguler le vaisseau sanguin qui saigne. Cette technique est précise et efficace.
  • Sclérose : L’injection d’une substance chimique provoque une inflammation et une cicatrisation du vaisseau, stoppant le saignement.
  • Pince chaude : Une pince chauffée à haute température cautérise le vaisseau.
  • Clips hémostatiques : De petits clips métalliques sont placés sur le vaisseau pour en obstruer la lumière et arrêter le saignement.

Le choix de la technique dépend de la localisation et de la nature du saignement. L’endoscopiste adapte sa stratégie en fonction de l’observation directe. L’objectif est de stopper l’hémorragie active et de prévenir les récidives. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire si l’endoscopie échoue ou en cas de complications.

Au-delà de l’endoscopie : un traitement adapté à chaque situation

Le traitement de l’hémorragie digestive va au-delà de la simple coagulation. Il inclut :

  • Traitement médicamenteux : Des médicaments antiacides, des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), des antibiotiques (si une infection est impliquée) et d’autres médicaments peuvent être prescrits pour réduire l’acidité gastrique, traiter l’infection ou protéger la muqueuse digestive.
  • Surveillance post-intervention : Une surveillance attentive est essentielle après toute intervention pour détecter une éventuelle récidive du saignement.

Conclusion : une urgence qui nécessite une réponse rapide et personnalisée.

Une hémorragie digestive est une situation grave nécessitant une prise en charge rapide et efficace. La collaboration entre le patient, les services d’urgence et les spécialistes est essentielle pour améliorer le pronostic. N’hésitez jamais à consulter un médecin en cas de suspicion d’hémorragie digestive, même si les symptômes semblent mineurs. Un diagnostic précoce et un traitement adapté sont la clé d’une issue favorable.