Est-ce grave de mettre trop de collyre ?

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En cas dapplication correcte du collyre, lajout dune seconde goutte entraîne un débordement dans le cul-de-sac conjonctival, qui sécoule ensuite sur la joue. Ainsi, il ny a aucun risque de surdosage.

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Collyre : Est-ce un drame d’en mettre plus qu’il n’en faut ?

On a tous déjà vécu cette situation : on applique consciencieusement son collyre, mais on se demande si la goutte a bien atterri au bon endroit, ou si elle a suffit. Du coup, on est tenté d’en remettre une, “au cas où”. Mais est-ce réellement un problème d’appliquer une dose supplémentaire de collyre ? La réponse est plus nuancée qu’on ne le pense.

Le mécanisme d’auto-régulation naturelle : un certain confort… avec des limites.

Le raisonnement courant, et souvent partagé, est que l’œil dispose d’une capacité d’absorption limitée. Si on en met plus, le surplus s’écoule simplement le long de la joue, sans pour autant être absorbé par l’organisme. Ce principe est vrai : l’œil ne peut effectivement retenir qu’une certaine quantité de liquide, et l’excédent est naturellement drainé.

Cependant, dire qu’il n’y a “aucun risque de surdosage” est une simplification qui peut induire en erreur. Même si le surplus s’écoule, une quantité plus importante du médicament contenu dans le collyre peut être absorbée localement, et potentiellement passer dans la circulation sanguine.

Pourquoi ce n’est pas toujours anodin : les risques potentiels.

Bien que l’application occasionnelle d’une goutte supplémentaire ne soit généralement pas dangereuse, l’abus répété de collyre peut présenter des risques, notamment :

  • Effets secondaires systémiques : Certains collyres contiennent des médicaments puissants (bêta-bloquants pour le glaucome par exemple) qui peuvent avoir des effets secondaires sur l’ensemble de l’organisme, même en application locale. Une absorption plus importante, due à des applications répétées, peut augmenter le risque de ces effets secondaires, comme ralentissement du rythme cardiaque, fatigue, ou difficultés respiratoires.
  • Réaction paradoxale : Dans certains cas, l’utilisation excessive de collyre, même hydratant, peut paradoxalement assécher l’œil sur le long terme, en perturbant le film lacrymal naturel.
  • Dépendance psychologique : L’utilisation excessive de collyre peut devenir une habitude, voire une forme de dépendance psychologique, surtout lorsqu’il est utilisé pour soulager une sensation de sécheresse oculaire liée à d’autres causes (écran, air conditionné…).
  • Contamination : En manipulant le flacon de collyre plus souvent que nécessaire, on augmente le risque de contamination bactérienne et donc d’infections oculaires.

La règle d’or : le respect des prescriptions et l’écoute de son corps.

En conclusion, si une goutte supplémentaire occasionnelle n’est généralement pas une catastrophe, il est crucial de respecter les prescriptions médicales concernant le nombre de gouttes et la fréquence d’application. Il est également important de :

  • Consulter un ophtalmologiste si vous ressentez le besoin d’utiliser du collyre fréquemment, afin d’identifier la cause du problème et d’obtenir un traitement adapté.
  • Appliquer correctement le collyre : penchez la tête en arrière, tirez légèrement la paupière inférieure et déposez une seule goutte dans le cul-de-sac conjonctival, sans toucher l’œil avec l’embout du flacon.
  • Demander conseil à votre pharmacien si vous avez des doutes sur la posologie ou l’utilisation de votre collyre.

En suivant ces conseils, vous pourrez bénéficier des bienfaits de votre collyre sans risquer de conséquences indésirables.