Est-ce que l'aspirine est un fluidifiant ?

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Laspirine, à forte dose, soulage les douleurs musculaires et articulaires grâce à son action anti-inflammatoire. À faible dose (75-300mg), elle est principalement prescrite pour fluidifier le sang, prévenant ainsi certains problèmes cardiovasculaires.

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L’aspirine : fluidifiant sanguin ou mythe ? Décryptage de son action.

L’aspirine est un médicament aux multiples facettes, souvent perçu par le grand public comme un “fluidifiant sanguin”. Si cette appellation est courante, elle est en réalité une simplification qui mérite d’être nuancée. Cet article propose de décrypter l’action de l’aspirine sur le sang et d’expliquer son utilisation dans la prévention des maladies cardiovasculaires.

Il est vrai que l’aspirine, notamment à faible dose (75 à 300 mg), est prescrite pour prévenir certains problèmes cardiovasculaires tels que l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral (AVC). Son action ne consiste cependant pas à “fluidifier” le sang au sens propre, comme on pourrait le penser. Elle agit plutôt en empêchant l’agrégation des plaquettes, ces cellules sanguines responsables de la formation des caillots.

Plus précisément, l’aspirine inhibe de façon irréversible la production de thromboxane A2, une substance qui favorise l’agglutination des plaquettes. Ce mécanisme d’action réduit la formation de caillots sanguins dans les artères, diminuant ainsi le risque d’obstruction et, par conséquent, le risque d’événements cardiovasculaires.

Il est important de distinguer cette action antiplaquettaire de celle des anticoagulants, qui agissent sur différents facteurs de la coagulation sanguine. Contrairement aux anticoagulants comme les AVK (anti-vitamines K) ou les anticoagulants oraux directs (AOD), l’aspirine n’empêche pas la coagulation sanguine en elle-même, mais limite la formation de caillots en agissant spécifiquement sur les plaquettes.

L’utilisation de l’aspirine à faible dose est donc préventive et réservée à des patients présentant un risque cardiovasculaire évalué par un médecin. Elle n’est pas un traitement curatif et ne doit pas être prise en automédication. L’automédication peut en effet exposer à des risques hémorragiques, l’un des effets secondaires principaux de l’aspirine étant la diminution de la capacité du sang à coaguler.

En conclusion, l’aspirine n’est pas un fluidifiant sanguin au sens strict du terme. Son action antiplaquettaire, en prévenant la formation de caillots, joue un rôle clé dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Toutefois, son utilisation doit être encadrée par un professionnel de santé qui évaluera les bénéfices et les risques pour chaque patient. Il est donc essentiel de consulter son médecin avant d’envisager un traitement à base d’aspirine, même à faible dose.