Est-ce que le jus de pomme est bon pour le colon irritable ?

Le jus de pomme et le syndrome du côlon irritable : une relation complexe

Le syndrome du côlon irritable (SCI) est un trouble digestif chronique qui affecte un nombre important de personnes. La gestion de cette pathologie repose en grande partie sur l’adaptation du régime alimentaire afin de minimiser les symptômes. Dans ce contexte, la question de la consommation de jus de pomme se pose régulièrement. Si ce breuvage est souvent perçu comme sain, sa pertinence pour les personnes souffrant du SCI est plus nuancée.

Contrairement à une idée reçue, le jus de pomme n’est généralement pas recommandé pour les individus atteints du SCI, en particulier ceux présentant une diarrhée prédominante. Cette recommandation s’explique principalement par deux facteurs : sa teneur en fructose et son potentiel effet laxatif.

Le fructose, sucre naturellement présent dans les pommes et donc dans leur jus, est un FODMAP (Fermentable Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols). Les FODMAP sont des glucides qui sont mal absorbés par l’intestin grêle et fermentent rapidement dans le côlon. Cette fermentation peut engendrer une production de gaz, des ballonnements, des douleurs abdominales et une modification du transit intestinal, exacerbant ainsi les symptômes du SCI.

De plus, le jus de pomme possède un effet laxatif léger, dû à sa concentration en sorbitol, un autre type de FODMAP, et à sa teneur en fibres solubles, notamment la pectine. Si cet effet peut être bénéfique pour certaines personnes souffrant de constipation occasionnelle, il peut aggraver la diarrhée chez les individus atteints de SCI-D (SCI à diarrhée prédominante).

En résumé, bien que le jus de pomme puisse apporter certains nutriments, sa consommation chez les personnes souffrant du SCI, notamment celles présentant une diarrhée prédominante, est déconseillée. Il est préférable de privilégier des boissons plus douces pour le système digestif et d’adapter son alimentation en collaboration avec un professionnel de santé ou un diététicien spécialisé dans la prise en charge du SCI afin de déterminer les aliments les plus appropriés et de gérer au mieux les symptômes. Une approche individualisée est essentielle, car la tolérance aux aliments varie d’une personne à l’autre, même en cas de SCI. N’hésitez pas à tenir un journal alimentaire pour identifier les aliments déclencheurs et ainsi mieux gérer votre SCI.