Peut-on être aphasique sans avoir d’AVC ?

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La rééducation peut aider une part significative des personnes aphasiques (25-30%) à retrouver un bon niveau de langage en quelques mois (6-18). Cependant, une proportion importante (environ 50%) conserve des difficultés notables, tandis quune autre (20-25%) décède. La récupération est plus rapide et efficace durant les six premiers mois suivant lapparition de laphasie.

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Au-delà de l’AVC : Explorer les causes de l’aphasie

L’aphasie, trouble du langage affectant la compréhension, l’expression orale ou écrite, est souvent associée à l’accident vasculaire cérébral (AVC). Cependant, cette association, bien que fréquente, n’est pas exclusive. Il est crucial de comprendre que l’aphasie peut survenir suite à diverses lésions cérébrales, et l’AVC n’en est qu’une cause parmi d’autres. Cet article explore les causes non-AVC de l’aphasie, soulignant la complexité de ce trouble neurologique et la nécessité d’une approche diagnostique multidisciplinaire.

L’AVC, en obstruant ou en rompant l’irrigation sanguine du cerveau, est un facteur majeur d’aphasie, affectant les zones cérébrales responsables du langage. Cependant, d’autres traumatismes peuvent engendrer des dommages similaires, menant à des manifestations aphasiques. Parmi ces causes, on retrouve :

  • Les traumatismes crâniens: Un coup violent à la tête, qu’il soit causé par un accident de la route, une chute ou une agression, peut causer des lésions cérébrales focales ou diffuses, impactant les aires du langage. La sévérité de l’aphasie dépendra de la localisation et de l’étendue des dommages.

  • Les tumeurs cérébrales: Une tumeur, qu’elle soit bénigne ou maligne, peut comprimer ou infiltrer les régions cérébrales impliquées dans le langage, perturbant ainsi les fonctions linguistiques. L’aphasie peut apparaître progressivement, évoluant en fonction de la croissance tumorale.

  • Les infections cérébrales (encéphalites, méningites): Des infections du cerveau peuvent entraîner une inflammation et un œdème cérébral, causant des dommages aux tissus nerveux et, par conséquent, une aphasie. La nature et la sévérité de l’aphasie dépendent de la localisation et de l’intensité de l’infection.

  • Les maladies neurodégénératives: Des maladies comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Pick, qui provoquent une dégénérescence progressive des cellules cérébrales, peuvent également induire une aphasie. Dans ce cas, l’aphasie apparaît souvent graduellement et s’aggrave avec le temps.

  • Les accidents anoxices (manque d’oxygène au cerveau): Une privation d’oxygène au cerveau, suite à une noyade, une strangulation ou un arrêt cardiaque, peut endommager les zones cérébrales responsables du langage, entraînant une aphasie.

Les statistiques mentionnées dans l’introduction (25-30% de récupération significative, 50% de difficultés notables, 20-25% de décès) concernent l’aphasie post-AVC, et ne sont pas généralisables à toutes les causes d’aphasie. La récupération et le pronostic varient considérablement en fonction de la cause sous-jacente, de la sévérité de la lésion, de l’âge du patient et d’autres facteurs individuels.

En conclusion, l’aphasie est un trouble complexe pouvant découler de diverses causes, l’AVC n’étant qu’une possibilité parmi d’autres. Une évaluation neurologique complète et un diagnostic précis sont essentiels pour déterminer la cause de l’aphasie et pour mettre en place une prise en charge appropriée, incluant la rééducation orthophonique et, le cas échéant, un traitement de la pathologie sous-jacente. Il est important de souligner que chaque cas est unique et nécessite une approche individualisée.