Pourquoi certaines personnes tolèrent mieux le froid ?

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Des variations génétiques, notamment labsence dalpha-actinine-3 dans les muscles squelettiques, influencent la tolérance au froid. Les individus dépourvus de cette protéine maintiennent mieux leur température corporelle, économisant de lénergie en réduisant les frissons.

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Le secret des frileux : pourquoi certains supportent mieux le froid que d’autres ?

La simple question de savoir si l’on a “le sang chaud” ou si l’on est un éternel frileux est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Si la perception subjective du froid joue un rôle, des facteurs biologiques, notamment génétiques, expliquent en grande partie la différence de tolérance au froid entre les individus. Alors que certains grelottent dès que la température descend légèrement, d’autres semblent insensiblement défier le froid hivernal. Mais quel est le secret de ces derniers ?

Une piste majeure se situe au niveau de la composition musculaire et, plus précisément, de l’alpha-actinine-3. Cette protéine, présente dans les fibres musculaires rapides de type II, joue un rôle crucial dans la contraction musculaire. Or, un nombre significatif de personnes présentent une variation génétique les rendant dépourvues de cette protéine. Et c’est justement chez ces individus que l’on observe une meilleure résistance au froid.

L’absence d’alpha-actinine-3 semble paradoxalement conférer un avantage thermique. En effet, la production de chaleur par le corps, notamment via les frissons, consiste en une contraction répétée des muscles squelettiques. Ces contractions, gourmandes en énergie, sont moins efficaces chez les personnes dépourvues d’alpha-actinine-3. L’organisme, plutôt que de recourir à ces mécanismes énergivores, semble optimiser sa thermogenèse par d’autres voies, plus efficaces et économes en énergie. Le résultat ? Une meilleure capacité à maintenir la température corporelle dans des environnements froids, sans avoir besoin de recourir à des frissons intenses et répétés.

Il est important de noter que cette absence d’alpha-actinine-3 n’est qu’un élément parmi d’autres. D’autres facteurs génétiques, encore largement inconnus, influencent probablement la tolérance au froid. La composition corporelle (masse grasse, masse musculaire), l’âge, le sexe et même l’adaptation à un environnement froid au cours de la vie jouent également un rôle. L’étude du microbiome intestinal, avec son influence sur l’inflammation et le métabolisme, pourrait également apporter des clés importantes dans la compréhension de cette variabilité individuelle.

En conclusion, la capacité à tolérer le froid n’est pas uniquement une question de perception ou de simple adaptation comportementale. Elle repose sur une complexe interaction de facteurs génétiques, physiologiques et environnementaux. Si l’absence d’alpha-actinine-3 éclaire une partie de ce mystère, beaucoup reste encore à découvrir pour pleinement comprendre pourquoi certains d’entre nous sont naturellement plus résistants au froid que d’autres. Les recherches futures devraient permettre de mieux identifier les mécanismes sous-jacents et, potentiellement, de développer des stratégies pour améliorer la thermorégulation chez les personnes particulièrement sensibles au froid.