Pourquoi le décès du col du fémur ?

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La mortalité suite à une fracture du col du fémur est liée à la fragilité des patients, aux complications chirurgicales fréquentes et à la perte dautonomie consécutive, engendrant un risque accru de décès.

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La Fracture du Col du Fémur : Un Risque de Mortalité Sous-estimé

La fracture du col du fémur, une fracture osseuse située à la base de la hanche, est une blessure grave touchant majoritairement les personnes âgées. Bien que la fracture elle-même ne soit pas directement mortelle dans la plupart des cas, elle constitue un facteur de risque de décès significatif, souvent sous-estimé. Plusieurs facteurs contribuent à cette mortalité accrue, qui s’étend bien au-delà de la période post-opératoire immédiate.

Fragilité préexistante : un terrain propice aux complications

La population la plus touchée par les fractures du col du fémur présente déjà une fragilité importante. L’ostéoporose, une maladie caractérisée par une diminution de la densité osseuse, est un facteur prédisposant majeur. Cette fragilité se manifeste par une diminution de la masse musculaire, une mobilité réduite, une fragilité cardiovasculaire et une vulnérabilité accrue aux infections. Ces comorbidités préexistantes rendent les patients plus sensibles aux complications post-fractures, augmentant ainsi le risque de décès.

Complications chirurgicales : un parcours semé d’embûches

L’intervention chirurgicale, souvent nécessaire pour réparer la fracture, représente un autre facteur de risque. L’âge avancé des patients, leur état de santé fragile et la complexité de la chirurgie elle-même peuvent engendrer des complications telles que des infections, des thromboses veineuses profondes, des embolies pulmonaires ou des problèmes cardiaques. Ces complications, même mineures en apparence, peuvent avoir des conséquences dramatiques chez des individus déjà fragilisés, conduisant à une mortalité accrue. Le choix même de la technique chirurgicale (ostéosynthèse ou prothèse) influence également le pronostic et le risque de complications. Une mauvaise cicatrisation, une ostéo-intégration difficile ou une infection de la prothèse peuvent entraîner de nouvelles hospitalisations et aggraver le pronostic vital.

Perte d’autonomie et conséquences délétères:

Au-delà des complications médicales directes, la fracture du col du fémur entraîne souvent une perte d’autonomie significative. La convalescence, longue et difficile, nécessite une réadaptation intensive. La mobilité réduite et la dépendance aux aides humaines augmentent le risque de dénutrition, de déconditionnement physique et de dépression. Ces facteurs contribuent à une fragilisation globale de l’organisme et à une diminution de la qualité de vie, augmentant ainsi la vulnérabilité aux infections et aux complications cardiovasculaires, et par conséquent, le risque de décès. L’isolement social, fréquemment observé après une telle fracture, peut également aggraver la situation.

Conclusion : une prise en charge globale s’impose

La mortalité suite à une fracture du col du fémur n’est pas uniquement liée à la blessure elle-même, mais à un ensemble de facteurs interdépendants. Une prise en charge globale et multidisciplinaire, intégrant la prévention de l’ostéoporose, une intervention chirurgicale optimisée et une réadaptation intensive, est essentielle pour améliorer le pronostic vital et la qualité de vie des patients. Une meilleure compréhension de ces facteurs de risque permet d’adapter les stratégies de prévention et de traitement pour réduire la mortalité associée à cette fracture, souvent sous-estimée dans son impact global sur la santé publique.