Pourquoi les nageurs ont-ils des ronds dans le dos ?

Les Mystérieuses Traces Circulaires des Nageurs : Décryptage d’une Pratique Ancestrale

Aux Jeux Olympiques de Paris 2024, les regards attentifs ont pu observer d’étranges marques circulaires, souvent violacées, ornant le dos des nageurs. Loin d’être des tatouages ésotériques ou des stigmates d’une nouvelle mode, ces empreintes témoignent d’une pratique ancestrale remise au goût du jour : le cupping, également connu sous le nom de hijama. Décryptage de cette technique qui intrigue et fascine.

Le cupping, issu de la médecine traditionnelle chinoise, repose sur l’application de ventouses sur la peau. Traditionnellement en verre, bambou ou en corne animale, ces ventouses sont aujourd’hui majoritairement fabriquées en silicone, plus hygiéniques et faciles à manipuler. Le principe est simple : créer un vide d’air à l’intérieur de la ventouse pour aspirer la peau et les tissus sous-jacents. Cette aspiration provoque une congestion locale, visible par l’apparition de marques circulaires dont la couleur varie du rose pâle au violet foncé, en fonction de l’intensité et de la durée de l’application.

Mais pourquoi les nageurs, athlètes de haut niveau, ont-ils recours à cette pratique ? La réponse réside dans les bienfaits que le cupping est supposé procurer. En créant une hyperhémie locale, c’est-à-dire un afflux de sang dans la zone traitée, le cupping stimulerait la circulation sanguine et lymphatique. Cette action favoriserait l’élimination des toxines et des déchets métaboliques accumulés dans les muscles, notamment l’acide lactique, responsable des courbatures. De plus, l’aspiration exercée par les ventouses agirait sur les tissus conjonctifs, contribuant à assouplir les muscles et à réduire les tensions et les douleurs musculaires.

Pour les nageurs, soumis à des entraînements intensifs et à des compétitions exigeantes, la récupération est un élément clé de la performance. Le cupping, perçu comme une méthode naturelle et non invasive, est donc utilisé comme un outil complémentaire pour accélérer la récupération musculaire, soulager les douleurs et prévenir les blessures.

Il est important de préciser que l’efficacité du cupping fait encore l’objet de débats au sein de la communauté scientifique. Si de nombreux athlètes témoignent de ses bienfaits, les études cliniques rigoureuses manquent encore pour confirmer pleinement son efficacité. Le cupping reste donc une pratique empirique, ancrée dans une tradition millénaire, qui semble trouver un écho favorable auprès de certains sportifs de haut niveau. L’apparition de ces marques circulaires sur le dos des nageurs aux Jeux Olympiques de Paris 2024 offre en tout cas un aperçu fascinant des stratégies de récupération employées par ces athlètes pour repousser leurs limites.