Pourquoi ne prescrit-on plus d'aspirine ?

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Laspirine à faible dose, bien que diminuant le risque cardiovasculaire, accroît sensiblement les risques hémorragiques intestinaux et cérébraux. Ses bénéfices préventifs à long terme sont limités, justifiant une prescription plus prudente et ciblée.
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L’aspirine : Pourquoi n’est-elle plus systématiquement prescrite ?

L’aspirine, un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), a longtemps été utilisée comme traitement préventif des maladies cardiovasculaires. Cependant, des recherches récentes ont remis en question l’utilisation systématique de l’aspirine à faible dose dans ce contexte.

Le paradoxe de l’aspirine

Des études antérieures avaient démontré que l’aspirine à faible dose pouvait réduire le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral en inhibant l’agrégation plaquettaire. Cependant, des essais cliniques de grande envergure ont révélé une situation plus complexe.

Si l’aspirine à faible dose diminue effectivement le risque d’événements cardiaques non mortels, elle augmente également considérablement le risque d’hémorragies gastro-intestinales et cérébrales. Ce risque accru est particulièrement préoccupant pour les personnes âgées et celles souffrant de troubles hémorragiques.

Bénéfices limités à long terme

Les études n’ont pas démontré de bénéfices significatifs à long terme de l’aspirine à faible dose pour les personnes sans maladie cardiovasculaire établie. En fait, une étude à long terme portant sur plus de 29 000 personnes en bonne santé n’a trouvé aucune réduction significative du risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral.

Prescription prudente et ciblée

Ces résultats ont conduit les directives actuelles à recommander une prescription plus prudente de l’aspirine à faible dose. Elle est désormais réservée aux personnes présentant un risque élevé de maladies cardiovasculaires, telles que celles ayant déjà subi une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, ou celles présentant un risque très élevé de tels événements.

Pour ces personnes, l’aspirine à faible dose peut réduire le risque d’événements cardiaques non mortels et contrebalancer le risque accru d’hémorragies. Cependant, une surveillance étroite est essentielle pour détecter et traiter toute hémorragie éventuelle.

Conclusion

L’utilisation systématique de l’aspirine à faible dose pour la prévention des maladies cardiovasculaires n’est plus recommandée. Son utilisation doit être prudente et ciblée, réservée aux personnes présentant un risque élevé d’événements cardiaques et pour lesquelles les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques.