Quand s'inquiéter de ne plus uriner ?

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Un volume résiduel post-mictionnel supérieur à 120 ml (légèrement plus chez les seniors) indique une possible rétention urinaire. Un examen clinique, incluant souvent un toucher rectal, est nécessaire pour confirmer le diagnostic et déterminer la cause.
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Quand s’inquiéter de ne plus uriner : comprendre la rétention urinaire

L’absence d’émission d’urine, ou une difficulté importante à uriner, est un symptôme inquiétant qui nécessite une consultation médicale immédiate. Bien que la plupart des difficultés urinaires soient bénignes et liées à des infections ou à des irritations, une incapacité complète à vider sa vessie peut signaler une situation grave nécessitant une intervention rapide : la rétention urinaire.

Contrairement à une simple envie pressante difficile à satisfaire, la rétention urinaire correspond à une incapacité totale ou partielle à évacuer l’urine de la vessie. Cela entraîne une accumulation d’urine dans la vessie, pouvant causer des douleurs intenses, des infections urinaires récurrentes et, à long terme, des dommages aux reins.

Comment identifier une possible rétention urinaire ?

Le premier indice est l’absence totale d’urination, ou un débit urinaire extrêmement faible et douloureux, même avec une envie pressante. Cependant, un symptôme souvent moins évident mais tout aussi important est la sensation de ne pas avoir complètement vidé sa vessie après avoir uriné.

Un indicateur objectif plus précis est le volume résiduel post-mictionnel (VRPM). Ce volume correspond à la quantité d’urine restant dans la vessie après avoir uriné. Un VRPM supérieur à 120 ml est généralement considéré comme anormal et suggère une possible rétention urinaire. Chez les personnes âgées, ce seuil peut être légèrement plus élevé en raison des modifications physiologiques liées à l’âge. Ce volume est mesuré par échographie, un examen simple et non invasif.

Quelles sont les causes de la rétention urinaire ?

Les causes de la rétention urinaire sont multiples et variées. Elles peuvent être :

  • Obstructives: Un obstacle physique empêche l’évacuation de l’urine, comme une hypertrophie bénigne de la prostate (chez les hommes), des calculs rénaux, une sténose urétrale (rétrécissement de l’urètre) ou une tumeur.
  • Neurologiques: Des troubles neurologiques affectant les nerfs contrôlant la vessie, comme la sclérose en plaques, les lésions de la moelle épinière ou la maladie de Parkinson, peuvent entraîner une rétention urinaire.
  • Médicamenteuses: Certains médicaments, notamment certains antihistaminiques, anticholinergiques et opiacés, peuvent causer une rétention urinaire comme effet secondaire.
  • Fonctionnelles: Des problèmes de coordination entre la vessie et les muscles qui l’entourent peuvent également perturber la miction.

Diagnostic et traitement:

Le diagnostic de la rétention urinaire nécessite un examen clinique complet, souvent incluant un toucher rectal chez les hommes afin d’évaluer l’état de la prostate. Des examens complémentaires peuvent être prescrits, comme une échographie de la vessie, une analyse d’urine et des examens sanguins.

Le traitement dépendra de la cause sous-jacente. Il peut inclure :

  • Le sondage urinaire: Introduction d’une sonde dans l’urètre pour drainer l’urine accumulée.
  • La prise de médicaments: Pour relaxer les muscles de la vessie ou soulager les symptômes.
  • La chirurgie: Dans le cas d’obstruction physique.

En conclusion:

L’absence d’émission d’urine ou la difficulté persistante à uriner est une situation qui ne doit pas être prise à la légère. Consultez immédiatement un professionnel de santé si vous ressentez ces symptômes, surtout si vous avez un VRPM élevé ou si vous ressentez une douleur importante. Un diagnostic et un traitement rapides sont essentiels pour éviter des complications graves. N’hésitez pas à décrire précisément vos symptômes à votre médecin pour l’aider à établir un diagnostic précis et efficace.