Quel examen pour diagnostiquer une neuropathie ?

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Le diagnostic dune neuropathie repose sur un examen neurologique évaluant réflexes, force musculaire et sensations. Des tests de conduction nerveuse et une électromyographie (EMG) précisent la localisation et la sévérité de la lésion nerveuse.
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Décrypter le diagnostic d’une neuropathie : un cheminement médical précis

La neuropathie, terme englobant les affections affectant les nerfs périphériques, se manifeste par une variété de symptômes, rendant son diagnostic parfois complexe. Il ne s’agit pas d’une maladie unique, mais d’un ensemble de pathologies aux causes diverses (diabète, carences vitaminiques, maladies auto-immunes, toxicité, etc.). Le diagnostic repose donc sur une approche méthodique combinant examen clinique et explorations complémentaires.

L’examen neurologique : pierre angulaire du diagnostic

Le point de départ est un examen neurologique rigoureux conduit par un neurologue. Cet examen vise à identifier les manifestations spécifiques de la neuropathie et à en préciser la nature. Plusieurs aspects sont scrutés avec attention :

  • Évaluation des réflexes ostéotendineux: Le médecin teste les réflexes en tapotant différents tendons (rotulien, achilléen, etc.). Une diminution ou une absence de réflexes (hypo- ou aréflexie) peut suggérer une atteinte nerveuse. À l’inverse, des réflexes vifs ou exacerbés peuvent également être un signe.

  • Exploration de la force musculaire: La force musculaire est évaluée dans les différents groupes musculaires. Une faiblesse musculaire (myopathie) peut être associée à une neuropathie, ou en être la conséquence. L’évaluation est graduée et précise.

  • Test de la sensibilité: Le médecin explore différents types de sensibilité (tactile, thermique, douloureuse, proprioceptive – la capacité à sentir la position de son corps dans l’espace). Une diminution ou une altération de la sensibilité (hypoesthésie, hyperesthésie, analgésie) dans une zone précise ou diffuse, est un indicateur important de la localisation et de l’étendue de la lésion.

  • Recherche de signes spécifiques: Le médecin recherchera des signes plus subtils tels que des troubles de l’équilibre, des troubles de la coordination (ataxie), des anomalies de la marche ou des troubles autonomiques (transpiration anormale, troubles digestifs, etc.).

Explorations complémentaires : pour préciser le diagnostic

L’examen neurologique, aussi complet soit-il, ne suffit pas toujours à établir un diagnostic précis. Des examens complémentaires sont alors nécessaires pour préciser la localisation, la sévérité et la cause de la neuropathie. Parmi les plus importants :

  • Électromyographie (EMG) : Cet examen consiste à insérer de fines aiguilles dans les muscles pour enregistrer l’activité électrique des fibres musculaires. Il permet de détecter des anomalies de la transmission neuromusculaire et de localiser les lésions nerveuses.

  • Études de la conduction nerveuse (ECN) : Des électrodes sont placées sur la peau au-dessus des nerfs périphériques. De faibles impulsions électriques sont envoyées et la vitesse de conduction nerveuse est mesurée. Des ralentissements ou des blocages de la conduction indiquent une atteinte nerveuse. L’ECN permet de différencier une neuropathie axonale (atteinte des fibres nerveuses) d’une neuropathie démyélinisante (atteinte de la gaine de myéline entourant les fibres nerveuses).

Au-delà des examens : l’importance de l’anamnèse et des examens biologiques

Un interrogatoire détaillé (anamnèse) sur les antécédents médicaux, les symptômes, les facteurs de risque (diabète, alcoolisme, exposition à des toxines…) est crucial. Des analyses de sang (glycémie, vitamines, marqueurs auto-immuns…) peuvent compléter le bilan et aider à identifier la cause sous-jacente de la neuropathie.

En conclusion, le diagnostic d’une neuropathie est un processus itératif nécessitant une approche pluridisciplinaire. L’examen neurologique initial, complété par des examens électrophysiologiques et des examens biologiques ciblés, permet d’établir un diagnostic précis et d’orienter le traitement vers la cause sous-jacente de la pathologie. Il est donc essentiel de consulter un neurologue pour un diagnostic et une prise en charge adéquats.