Quel jus boire pour une infection urinaire ?

Jus et infections urinaires : au-delà du mythe de la canneberge

L’infection urinaire (IU), une affection courante et désagréable, pousse souvent à rechercher des solutions naturelles pour soulager les symptômes. Le jus de canneberge est fréquemment cité comme remède miracle, vanté pour ses vertus anti-adhésives. Si son efficacité est débattue, explorer les mécanismes en jeu et les alternatives peut aider à mieux gérer une IU et à prévenir sa récurrence.

L’argument principal en faveur du jus de canneberge repose sur la présence de proanthocyanidines (PAC) de type A. Ces composés phénoliques interféreraient avec la capacité de certaines bactéries, notamment Escherichia coli, responsable de la majorité des IU, à adhérer aux parois des voies urinaires. Cette action anti-adhésive, théoriquement, limiterait la prolifération bactérienne et faciliterait leur élimination par les voies naturelles. L’idée de boire 200 ml matin et soir, en raison d’une durée d’action estimée à 12 heures, est ainsi avancée.

Cependant, la concentration de PAC de type A varie considérablement selon les produits à base de canneberge. De plus, l’assimilation de ces composés par l’organisme et leur concentration effective dans les urines restent sujettes à discussion. Plusieurs études scientifiques ont remis en question l’efficacité réelle du jus de canneberge pour traiter ou prévenir les IU, notamment chez les femmes sujettes aux récidives.

Alors, quelles alternatives explorer ? L’hydratation est primordiale. Boire beaucoup d’eau, au-delà des recommandations habituelles, contribue à diluer l’urine et à éliminer les bactéries. Certains jus, riches en vitamine C et en antioxydants, peuvent soutenir le système immunitaire et favoriser un environnement urinaire moins propice à la prolifération bactérienne. Citons par exemple le jus de myrtille, le jus de grenade, ou encore le jus de citron dilué dans l’eau.

Attention: Ces jus ne remplacent en aucun cas un traitement médical. En cas de suspicion d’IU, consulter un médecin est indispensable. Il pourra poser un diagnostic précis et prescrire le traitement antibiotique adapté si nécessaire. L’automédication est fortement déconseillée et peut entraîner des complications. L’information présentée ici vise à explorer différentes pistes et à encourager une approche proactive de la santé urinaire, en complément, et non en remplacement, d’un avis médical.