Quel marqueur pour cancer de la thyroïde ?

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Un taux de TSH normal ne signifie pas labsence de cancer thyroïdien. Pour un cancer médullaire suspecté, on dose la calcitonine et on réalise un bilan phospho-calcique sanguin. Ces analyses aident au diagnostic.

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Au-delà du TSH : Explorer les marqueurs du cancer thyroïdien

Le diagnostic du cancer de la thyroïde est un processus complexe qui ne se résume pas à un simple test de TSH (hormone thyréostimuline). Bien qu’une TSH normale soit rassurante, elle ne garantit en aucun cas l’absence de maladie. En effet, plusieurs types de cancer thyroïdien peuvent se développer sans perturber significativement la fonction thyroïdienne, rendant le TSH peu fiable comme seul indicateur. Il est donc crucial de comprendre que le diagnostic repose sur une approche multifactorielle intégrant différents examens cliniques et biologiques.

L’un des points essentiels à souligner concerne le cancer médullaire de la thyroïde (CMT), une forme moins fréquente mais particulièrement importante à diagnostiquer précocement. Contrairement aux cancers papillaires ou folliculaires, le CMT ne produit pas des hormones thyroïdiennes en excès ou en défaut. Ainsi, le dosage de la TSH ne sera pas pertinent pour son dépistage.

Le CMT : un diagnostic basé sur la calcitonine et le bilan phospho-calcique

Pour suspecter un CMT, les analyses biologiques se concentrent sur deux principaux marqueurs :

  • La Calcitonine : Hormone produite par les cellules C de la thyroïde, la calcitonine est un marqueur tumoral spécifique au CMT. Une élévation du taux de calcitonine dans le sang, surtout après stimulation par le calcium ou la pentagastrine (test de stimulation), constitue un fort indice en faveur d’un CMT. Cependant, des taux légèrement élevés peuvent aussi être observés dans d’autres affections, nécessitant une interprétation prudente dans le contexte clinique global.

  • Le Bilan Phospho-Calcique : Ce bilan sanguin comprend le dosage du calcium, du phosphore et de la parathormone (PTH). Des anomalies de ces paramètres peuvent accompagner un CMT, notamment en cas de métastases osseuses. Un taux de calcium élevé, par exemple, peut être observé dans les formes avancées de la maladie.

Au-delà des marqueurs biologiques : l’importance de l’imagerie

Les analyses biologiques, même si elles sont essentielles, ne suffisent pas à elles seules à poser un diagnostic définitif de cancer thyroïdien. L’échographie thyroïdienne, couplée parfois à une ponction biopsie à l’aiguille fine (PBAF), reste l’examen clé pour visualiser les nodules thyroïdiens et analyser leur structure cellulaire. La scintigraphie thyroïdienne peut également être utile pour certaines formes de cancer.

En conclusion, la détection d’un cancer de la thyroïde, notamment d’un CMT, nécessite une approche diagnostique complète et multidisciplinaire. Si le taux de TSH constitue un élément important pour l’évaluation de la fonction thyroïdienne, il ne suffit pas à écarter la présence d’un cancer. Le dosage de la calcitonine et le bilan phospho-calcique sont des outils précieux pour suspecter un CMT, mais doivent être interprétés en corrélation avec l’examen clinique, l’échographie et d’autres examens complémentaires. Seul un médecin, suite à une analyse complète du patient, peut poser un diagnostic fiable et proposer un plan de traitement adapté.