Quel taux pour faire une dialyse ?

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La dialyse devient généralement nécessaire lorsque la fonction rénale est gravement compromise. On lenvisage pour une insuffisance rénale terminale, caractérisée par un débit de filtration glomérulaire (DFG) inférieur à 15 ml/min/1,73 m2. À ce stade avancé, les reins ne parviennent plus à éliminer efficacement les déchets et lexcès de liquide du corps.

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Quel taux pour faire une dialyse ? Décryptage d’un seuil médical complexe

La dialyse, procédure médicale vitale pour les personnes atteintes d’insuffisance rénale terminale (IRT), n’est pas déclenchée par un simple chiffre, mais par une évaluation globale de la fonction rénale et de l’état de santé du patient. Bien que le débit de filtration glomérulaire (DFG) soit un indicateur clé, il ne représente qu’une pièce du puzzle. Dire “tel taux déclenche la dialyse” est une simplification excessive et potentiellement dangereuse.

Le DFG, exprimé en millilitres par minute et par 1,73 mètre carré de surface corporelle (ml/min/1,73 m²), mesure la capacité des reins à filtrer le sang. Un DFG inférieur à 15 ml/min/1,73 m² est généralement considéré comme un signe d’IRT. Cependant, ce seuil n’est pas absolu. La décision de commencer une dialyse repose sur une multitude de facteurs, évalués individuellement pour chaque patient.

Au-delà du DFG : les facteurs influençant la décision de dialyse:

  • Symptômes cliniques: La présence de symptômes liés à l’insuffisance rénale, comme une fatigue intense, des nausées persistantes, des œdèmes importants, une hypertension artérielle difficile à contrôler, une acidose métabolique ou une hyperkaliémie, jouent un rôle crucial. Un patient avec un DFG de 17 ml/min/1,73 m² mais asymptomatique pourrait ne pas nécessiter immédiatement une dialyse, contrairement à un patient avec un DFG de 12 ml/min/1,73 m² présentant des symptômes sévères.

  • Équilibre acido-basique et électrolytique: Les reins jouent un rôle essentiel dans la régulation de l’équilibre acido-basique et électrolytique du corps. Des perturbations importantes de ces équilibres, même avec un DFG légèrement supérieur à 15 ml/min/1,73 m², peuvent justifier le démarrage de la dialyse.

  • Anémie: L’insuffisance rénale entraîne souvent une anémie sévère. La gravité de l’anémie peut influencer la décision de dialyse, même si le DFG n’est pas extrêmement bas.

  • Autres comorbidités: La présence d’autres maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques, le diabète ou les maladies hépatiques, complique le tableau et influence la décision thérapeutique.

  • Qualité de vie: La qualité de vie du patient est un facteur important à considérer. Même si les indicateurs biologiques ne sont pas extrêmement alarmants, une détérioration significative de la qualité de vie peut justifier le recours à la dialyse.

Conclusion:

Le DFG est un élément important dans l’évaluation de la fonction rénale, mais il ne suffit pas à déterminer à lui seul le moment opportun pour débuter une dialyse. La décision est prise en concertation entre le néphrologue et le patient, après une évaluation complète de son état de santé, de ses symptômes et de sa qualité de vie. Chaque cas est unique et requiert une approche personnalisée. Il est donc primordial de consulter régulièrement son médecin traitant et son néphrologue pour un suivi adapté et une prise en charge optimale.