Quelle est la maladie sexuelle la plus grave ?

La gonorrhée : une IST aux conséquences graves souvent sous-estimées

Parmi les infections sexuellement transmissibles (IST), la gonorrhée se distingue par la gravité potentielle de ses complications, souvent méconnues du grand public. Si l’infection est généralement asymptomatique, notamment chez la femme, son absence de prise en charge peut engendrer des conséquences dramatiques et irréversibles sur la santé reproductive. Loin d’être une simple infection bénigne, la gonorrhée mérite une attention particulière et une sensibilisation accrue.

L’une des complications majeures de la gonorrhée non traitée est le développement d’une infection pelvienne inflammatoire (IPI). Cette inflammation, qui peut toucher l’utérus (endométrite), les trompes de Fallope (salpingite) et les ovaires (ovarite), provoque des douleurs pelviennes chroniques, des saignements anormaux et, dans les cas les plus sévères, une infertilité. La cicatrisation des trompes de Fallope suite à l’inflammation peut en effet obstruer le passage des ovules vers l’utérus, rendant la conception impossible.

Les femmes enceintes atteintes de gonorrhée non traitée sont également exposées à des risques importants. La transmission de l’infection au nouveau-né lors de l’accouchement peut entraîner une ophtalmie néonatale, une infection oculaire grave pouvant conduire à la cécité si elle n’est pas prise en charge rapidement. D’autres complications néonatales, telles que des infections articulaires ou sanguines, sont également possibles.

Au-delà des conséquences sur la santé reproductive, la gonorrhée non traitée peut également augmenter le risque de contracter le VIH. L’inflammation génitale causée par la bactérie gonocoque facilite en effet la transmission du virus.

Il est donc crucial de se protéger contre la gonorrhée en adoptant des pratiques sexuelles protégées et de consulter un professionnel de santé en cas de suspicion d’infection. Un dépistage et un traitement antibiotique rapides permettent de guérir l’infection et d’éviter les complications potentiellement dévastatrices. La prévention et l’information restent les meilleurs atouts face à cette IST aux conséquences graves souvent sous-estimées.