Quelle température pour arrêter le travail ?

Quand le froid au travail devient un risque : la température fatidique où la sécurité prime

Le froid au travail, bien que souvent perçu comme une simple nuisance, peut rapidement se transformer en un véritable risque pour la santé et la sécurité des employés. Si la question de “quelle température pour arrêter le travail ?” semble simple, la réponse est en réalité nuancée et dépend de nombreux facteurs.

Contrairement à une idée reçue, il n’existe pas de seuil de température unique et universellement reconnu pour déclencher un arrêt de travail automatique. Cependant, l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) considère qu’un environnement de travail devient froid en dessous de 18°C. Ce seuil n’est pas un déclencheur absolu, mais un indicateur d’alerte.

Pourquoi 18°C est-il un seuil à considérer ?

En dessous de cette température, l’organisme doit déployer plus d’énergie pour maintenir une température corporelle stable. Cette sollicitation accrue peut engendrer :

• Fatigue et diminution de la vigilance : Une exposition prolongée au froid peut entraîner une baisse de concentration, augmentant le risque d’accidents.
• Troubles musculo-squelettiques (TMS) : Le froid peut contracter les muscles et raidir les articulations, favorisant l’apparition de douleurs et de TMS.
• Problèmes circulatoires : Le froid peut provoquer une vasoconstriction, réduisant l’apport sanguin aux extrémités et augmentant le risque de gelures.
• Affaiblissement du système immunitaire : Une exposition prolongée au froid peut rendre l’organisme plus vulnérable aux infections.

Le droit de retrait : une protection individuelle

Si la température descend sous les 18°C et que l’employé estime que sa sécurité ou sa santé sont compromises, il peut légitimement exercer son droit de retrait. Ce droit, protégé par le Code du travail, permet à un salarié de cesser son travail sans encourir de sanctions s’il a un motif raisonnable de penser qu’une situation de danger grave et imminent menace sa vie ou sa santé.

L’importance de l’évaluation individuelle et de la prévention

Il est crucial de comprendre que l’impact du froid varie considérablement d’une personne à l’autre. Des facteurs tels que :

• L’activité physique : Un travail sédentaire expose davantage au froid qu’un travail impliquant un mouvement constant.
• L’équipement de protection : Des vêtements adaptés (gants, bonnets, combinaisons isolantes) peuvent atténuer les effets du froid.
• L’état de santé de l’individu : Certaines personnes (personnes âgées, personnes souffrant de problèmes circulatoires) sont plus vulnérables au froid.
• L’acclimatation : Une personne habituée à travailler dans des environnements froids sera moins affectée qu’une personne non acclimatée.

L’employeur a l’obligation de mettre en place des mesures de prévention pour minimiser les risques liés au froid, notamment :

• Assurer un chauffage adéquat des locaux.
• Fournir des équipements de protection individuelle adaptés.
• Mettre à disposition des boissons chaudes.
• Prévoir des pauses régulières dans des locaux chauffés.
• Sensibiliser les employés aux risques liés au froid.

Conclusion : une question de responsabilité partagée

La question de la température idéale pour arrêter le travail n’a pas de réponse unique. Elle exige une évaluation rigoureuse de chaque situation individuelle, une vigilance constante quant aux conditions de travail et une application stricte des mesures de prévention. C’est une responsabilité partagée entre l’employeur, qui doit garantir un environnement de travail sûr et sain, et l’employé, qui doit signaler tout danger potentiel et exercer son droit de retrait si nécessaire. En privilégiant la prévention et en étant attentif aux signaux d’alerte, il est possible de prévenir les risques liés au froid et de protéger la santé des travailleurs.