Quelle viande manger quand on a une insuffisance rénale ?

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Linsuffisance rénale exige une limitation des protéines animales. Réduisez vos portions de viande, volaille et poisson à la taille dun jeu de cartes pour préserver la fonction rénale et éviter une pression excessive sur les reins. Une consommation excessive peut aggraver la maladie.

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Choisir sa viande avec prudence en cas d’insuffisance rénale : un guide nutritionnel

L’insuffisance rénale, qu’elle soit chronique ou aiguë, impose des modifications importantes au régime alimentaire, notamment concernant la consommation de protéines. Si la restriction protéique est souvent évoquée, le choix des protéines animales demeure crucial pour préserver la santé rénale et améliorer la qualité de vie. Contrairement à une idée répandue, il ne s’agit pas d’éliminer totalement la viande, mais d’adapter sa consommation et son type avec soin.

Pourquoi limiter les protéines animales ?

Les reins jouent un rôle essentiel dans l’élimination des déchets azotés produits par la digestion des protéines. Une consommation excessive de protéines, notamment animales, surcharge les reins déjà fragilisés, aggravant l’insuffisance rénale et accélérant sa progression. Ceci se traduit par une accumulation de toxines dans le sang, pouvant entraîner divers symptômes désagréables et compromettre le pronostic. L’objectif n’est donc pas la privation, mais une gestion rigoureuse des apports pour préserver au mieux la fonction rénale résiduelle.

Quelles viandes privilégier ?

L’idéal est de consulter un néphrologue et un diététicien spécialisé en nutrition rénale. Ils établiront un plan alimentaire personnalisé tenant compte de votre stade d’insuffisance rénale, de votre poids, de votre activité physique et d’autres facteurs individuels. Cependant, quelques lignes directrices peuvent être données :

  • Prioriser les viandes maigres : Le poulet sans peau, la dinde sans peau, le poisson blanc (sole, colin, merlu) sont à privilégier. Ces viandes contiennent moins de phosphore et de potassium, des minéraux dont la concentration doit être contrôlée en cas d’insuffisance rénale. Choisissez des coupes maigres de bœuf ou de porc, en éliminant visiblement le gras avant la cuisson.

  • Contrôler les portions : La règle de la “taille d’un jeu de cartes” est un bon repère visuel, mais elle doit être adaptée à vos besoins individuels. Il est essentiel de peser régulièrement ses portions pour assurer un contrôle précis de l’apport protéique.

  • Varier les sources de protéines : Ne vous limitez pas uniquement aux viandes. Incorporez des protéines végétales de haute qualité comme les légumineuses (lentilles, haricots verts, pois chiches – à consommer avec modération en fonction de leur teneur en potassium), les œufs (avec modération), les produits laitiers (à choisir faibles en phosphore et potassium), et les protéines végétales texturées (à utiliser avec prudence en surveillant la teneur en sodium).

  • Méthodes de cuisson : Privilégiez les cuissons saines comme la cuisson à la vapeur, au four, ou à la plancha, en évitant les fritures qui ajoutent des graisses saturées.

Ce qu’il faut éviter :

  • Les viandes rouges riches en graisses saturées: Elles sont plus difficiles à digérer pour les reins et contribuent à l’augmentation du cholestérol.
  • Les charcuteries: Elles sont généralement riches en sodium, en phosphore et en graisses saturées.
  • Les abats: Ils contiennent des quantités élevées de phosphore et de potassium.

En conclusion:

L’insuffisance rénale ne signifie pas l’exclusion totale de la viande. Une alimentation équilibrée, avec un contrôle strict des portions et un choix judicieux des types de viande, permet de maintenir une alimentation variée tout en préservant la santé rénale. N’hésitez pas à consulter régulièrement votre équipe médicale pour un suivi personnalisé et des recommandations adaptées à votre situation. La collaboration entre le patient, le néphrologue et le diététicien est essentielle pour une gestion optimale de l’insuffisance rénale.