Quelles sont les infections sexuelles transmissibles ?

Au-delà des clichés : Décryptage des Infections Sexuellement Transmissibles (IST)

Les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), autrefois appelées maladies vénériennes, représentent un enjeu majeur de santé publique. Loin des représentations souvent stigmatisantes, il est crucial de comprendre la diversité de ces infections, leurs modes de transmission et les conséquences qu’elles peuvent engendrer. Contrairement à une idée répandue, les IST ne concernent pas uniquement les personnes ayant une vie sexuelle active intense ou non monogame ; elles touchent toutes les personnes sexuellement actives, quelle que soit leur orientation sexuelle.

L’erreur majeure consiste à considérer les IST comme un bloc monolithique. En réalité, une multitude d’agents pathogènes sont responsables de ces infections, dont huit sont particulièrement prédominants. Ces agents, bactériens ou viraux, provoquent des symptômes variés, allant de l’absence totale de manifestation clinique à des pathologies graves et invalidantes. Il est donc primordial de se faire dépister régulièrement, surtout en cas de changement de partenaire ou de symptômes suspects.

Parmi ces huit agents pathogènes majeurs, certains entraînent des infections curables par antibiothérapie ou traitements spécifiques :

• La syphilis: Causée par la bactérie Treponema pallidum, cette infection peut, si elle n’est pas traitée, engendrer des complications graves touchant le système nerveux, le cœur et d’autres organes.
• La gonorrhée: Provoquée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae, elle se manifeste souvent par une inflammation de l’urètre ou du col de l’utérus. Une prise en charge tardive peut conduire à la stérilité.
• La chlamydiose: Infection bactérienne causée par Chlamydia trachomatis, elle est souvent asymptomatique, mais peut entraîner des complications graves chez la femme, telles que la maladie inflammatoire pelvienne (MIP) pouvant aboutir à l’infertilité.
• La trichomonase: Causée par le parasite Trichomonas vaginalis, cette infection touche principalement les femmes et se traduit par des pertes vaginales abondantes et jaunâtres.

À l’inverse, d’autres IST sont causées par des virus, rendant leur guérison impossible à ce jour. Cependant, des traitements existent pour soulager les symptômes et prévenir les complications :

• L’hépatite B: Virus hépatique pouvant entraîner une inflammation chronique du foie, avec risque de cirrhose et de cancer du foie. La vaccination est un moyen efficace de prévention.
• L’herpès génital (HSV): Causé par le virus de l’herpès simplex, il se manifeste par des lésions cutanées douloureuses et récidivantes. Malgré l’absence de traitement curatif, des traitements antiviraux permettent de réduire la fréquence et la sévérité des poussées.
• Le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine): Ce virus attaque le système immunitaire, conduisant au SIDA (Syndrome d’Immunodéficience Acquise). Une prise en charge médicale précoce par un traitement antirétroviral permet de contrôler la réplication virale et d’améliorer considérablement l’espérance de vie.
• Le VPH (Virus du Papillome Humain): Très répandu, il peut entraîner des verrues génitales et, dans certains cas, des cancers du col de l’utérus, de l’anus, du pénis ou de la gorge. La vaccination est fortement recommandée.

Il est impératif de consulter un professionnel de santé en cas de doute ou de symptômes suspects. Un dépistage précoce permet une prise en charge rapide et efficace, limitant ainsi les risques de complications à long terme. Se protéger, c’est se renseigner et se faire dépister. La prévention, par l’utilisation de préservatifs et la vaccination, reste la meilleure arme contre les IST.