Quels médicaments peuvent provoquer de l'arythmie ?

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Certains médicaments, comme la quinidine, certains antibiotiques et neuroleptiques, peuvent induire des problèmes de rythme cardiaque (arythmie).
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Rythme cardiaque perturbé : quels médicaments sont à risque ?

L’arythmie, soit une irrégularité du rythme cardiaque, peut avoir de multiples causes, et parmi elles, la prise de certains médicaments. Bien que souvent bénigne et transitoire, une arythmie peut dans certains cas évoluer vers des complications graves. Il est donc crucial de connaître les classes de médicaments les plus fréquemment associées à ce risque, pour une meilleure surveillance et une prise en charge appropriée.

Contrairement à une idée répandue, l’arythmie induite par un médicament n’est pas toujours prévisible. La sensibilité individuelle joue un rôle important, tout comme la dose administrée et les autres pathologies du patient. Par conséquent, cette liste n’est pas exhaustive et ne se substitue en aucun cas à un avis médical. Toute suspicion d’arythmie doit être signalée immédiatement à un professionnel de santé.

Parmi les médicaments connus pour leur potentiel arythmogène, on retrouve notamment :

1. Antiarythmiques de classe IA: Cette classe, qui comprend la quinidine, la procaïneamide et la disopyramide, est paradoxalement utilisée pour traiter certaines arythmies. Cependant, leur action sur les canaux ioniques cardiaques peut, à certaines doses ou chez des patients prédisposés, aggraver ou induire des troubles du rythme. Le risque est accru chez les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou de troubles électrolytiques.

2. Antibiotiques : Certains antibiotiques, particulièrement les macrolides (érythromycine, clarithromycine, azithromycine) et les fluoroquinolones (ciprofloxacine, levofloxacine), ont été associés à un risque d’allongement de l’intervalle QT sur l’électrocardiogramme (ECG). Cet allongement de l’intervalle QT est un facteur de risque majeur de torsades de pointes, une arythmie potentiellement mortelle. Ce risque est particulièrement élevé chez les patients présentant des facteurs de risque préexistants, comme une anomalie congénitale de l’intervalle QT ou une hypokaliémie.

3. Neuroleptiques : Certains neuroleptiques, notamment les antipsychotiques de type phénothiazines et butyrophénones, peuvent également provoquer des troubles du rythme cardiaque, souvent liés à un effet d’allongement de l’intervalle QT. Le risque est ici aussi plus élevé chez les patients âgés, ceux présentant une insuffisance cardiaque ou un déséquilibre électrolytique.

4. Médicaments digestifs : Certains médicaments utilisés pour traiter les troubles digestifs, tels que certains antiémétiques (métoclopramide), peuvent également influencer le rythme cardiaque.

5. Autres médicaments: D’autres classes médicamenteuses, comme certains antihistaminiques, certains diurétiques, et certains antipaludéens, peuvent dans des cas plus rares être associés à des arythmies.

En conclusion : La prise de certains médicaments peut augmenter le risque d’arythmie. Il est important de signaler à votre médecin tous les médicaments que vous prenez, même les médicaments sans ordonnance ou les compléments alimentaires. Une surveillance régulière, notamment par un électrocardiogramme, peut être nécessaire chez les personnes à risque. N’hésitez jamais à consulter un professionnel de santé si vous ressentez des palpitations, une accélération ou un ralentissement inhabituel du rythme cardiaque, ou toute autre anomalie cardiaque. Votre santé cardiaque est précieuse, et une vigilance accrue est essentielle.