Quels sont les légumes qui ne sont pas bons pour la thyroïde ?

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Une consommation excessive de légumes crucifères (brocoli, chou-fleur, choux de Bruxelles) pourrait, selon certaines études, augmenter légèrement le risque de cancer de la thyroïde. Il est toutefois important de noter que cette augmentation est liée à une consommation excessive et non à une consommation modérée.

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Les légumes et la thyroïde : une relation complexe, loin des idées reçues

L’alimentation joue un rôle crucial dans le bon fonctionnement de la thyroïde. Si la majorité des légumes sont bénéfiques pour la santé en général, certains, notamment les légumes crucifères, sont souvent pointés du doigt pour leur potentiel impact négatif sur cette glande. Mais la réalité est plus nuancée qu’une simple liste de « légumes à éviter ». Il est temps de déconstruire les mythes et de faire le point sur la relation entre légumes et thyroïde.

L’inquiétude principale se concentre sur les légumes crucifères, famille comprenant le brocoli, le chou-fleur, les choux de Bruxelles, le chou vert, le kale, le radis noir et le navet. Ces légumes contiennent des goitrogènes, des composés qui peuvent interférer avec l’absorption de l’iode par la thyroïde. L’iode étant essentiel à la production des hormones thyroïdiennes, une carence peut entraîner des problèmes de fonctionnement de la glande, notamment un goitre (grossissement de la thyroïde).

Cependant, il est crucial de nuancer cette information. L’impact des goitrogènes dépend de plusieurs facteurs :

  • La quantité consommée: Une consommation modérée de légumes crucifères ne pose généralement aucun problème pour une personne en bonne santé ayant un apport iodé suffisant. Ce sont les consommations excessives et régulières, excluant toute autre source de légumes, qui peuvent potentiellement aggraver un déficit iodé préexistant ou induire des troubles chez les personnes prédisposées.

  • La cuisson: La cuisson des légumes crucifères réduit significativement la concentration de goitrogènes. Cuire à la vapeur, bouillir ou faire sauter ces légumes permet de diminuer leur effet sur la thyroïde.

  • L’apport en iode: Un apport suffisant en iode via l’alimentation (sel iodé, poissons, algues) minimise largement le risque lié à la consommation de goitrogènes. Une carence en iode, en revanche, amplifie l’impact négatif des goitrogènes.

  • L’état de santé: Les personnes atteintes d’hypothyroïdie ou d’autres troubles de la thyroïde doivent être particulièrement vigilantes et discuter de leur alimentation avec leur médecin ou un nutritionniste. Une approche personnalisée est essentielle.

Aucune étude scientifique n’a démontré de lien direct entre une consommation modérée de légumes crucifères et le développement d’un cancer de la thyroïde chez les individus ayant un apport iodé correct. L’augmentation du risque évoquée dans certaines études est corrélée à une consommation excessive, sur fond de carence en iode.

En conclusion, il n’est pas nécessaire d’éliminer complètement les légumes crucifères de son alimentation. Une consommation équilibrée et variée, incluant la cuisson, et un apport iodé suffisant permettent de profiter des bienfaits nutritionnels de ces légumes sans compromettre la santé de la thyroïde. En cas de doute ou de préoccupation concernant votre santé thyroïdienne, consultez toujours un professionnel de santé. Il vous guidera vers une alimentation adaptée à vos besoins spécifiques.