Quels sont les symptômes de l'altitude ?

Le Mal des Montagnes : Décrypter les Symptômes de l’Altitude

L’altitude, synonyme d’air raréfié et de paysages grandioses, peut aussi être source de désagréments, voire de dangers, pour l’organisme humain. En effet, la diminution progressive de la pression atmosphérique avec l’augmentation de l’altitude entraîne une baisse significative de la pression partielle d’oxygène dans l’air inspiré. Cette hypoxie, c’est-à-dire la privation d’oxygène, provoque une cascade de symptômes qui, bien que souvent bénins, nécessitent une attention particulière. Comprendre ces manifestations est crucial pour profiter pleinement de la montagne tout en préservant sa santé.

Les symptômes liés à l’altitude sont extrêmement variables d’une personne à l’autre, dépendant de facteurs tels que la vitesse d’ascension, l’altitude atteinte, la condition physique individuelle et même la sensibilité génétique. On peut les classer en deux catégories : les symptômes légers et les symptômes graves, constituant le “mal aigu des montagnes” (MAM).

Symptômes légers (habituellement apparaissant dans les 24 à 48 heures suivant l’ascension):

Ces symptômes, souvent comparables à une légère grippe, sont les plus fréquents. Ils incluent :

• Céphalées: Les maux de tête sont probablement le symptôme le plus courant. Ils peuvent être modérés à intenses et se situer généralement au niveau frontal.
• Fatigue: Une sensation de fatigue inhabituelle et une lassitude générale sont fréquentes. L’effort physique devient plus pénible qu’à l’habitude.
• Nausées et Anorexie: Des nausées, voire des vomissements, peuvent accompagner le mal des montagnes. Une perte d’appétit (anorexie) est également fréquente.
• Insomnie: Des troubles du sommeil, comme des difficultés d’endormissement ou des réveils nocturnes, peuvent perturber le repos.
• Irritabilité: Une augmentation de l’irritabilité et de la sensibilité sont des signes courants d’hypoxie.
• Vertiges: Des sensations de vertiges légers peuvent apparaître, surtout lors de changements de position.

Symptômes graves (constituant le Mal Aigu des Montagnes – MAM):

Lorsque les symptômes légers ne sont pas pris au sérieux ou en cas d’ascension trop rapide à haute altitude, ils peuvent évoluer vers un MAM, nécessitant une descente immédiate et des soins médicaux. Les signes d’alerte incluent :

• Essoufflement important (dyspnée): Une difficulté respiratoire intense, même au repos, est un signe inquiétant.
• Toux sèche persistante: Une toux qui ne s’améliore pas peut indiquer une complication du MAM.
• Confusion et désorientation: Une altération de l’état de conscience, une difficulté à se concentrer ou à se repérer sont des signes graves.
• Œdème cérébral de haute altitude (OCHA): Dans les cas les plus graves, un gonflement du cerveau peut survenir, entraînant des maux de tête intenses, des vomissements, une perte de conscience et pouvant mener au coma.
• Œdème pulmonaire de haute altitude (OPHA): Un gonflement des poumons se manifeste par une toux persistante avec production de crachats mousseux ou sanglants, une dyspnée intense et une cyanose (coloration bleutée des lèvres et des extrémités).

En conclusion, l’ascension en altitude doit être abordée avec précaution et respect. Une acclimatation progressive, une hydratation suffisante, une alimentation équilibrée et une écoute attentive de son corps sont essentielles pour prévenir le mal des montagnes. Devant l’apparition de symptômes graves, une descente immédiate et une consultation médicale sont impératives. N’hésitez pas à consulter un médecin avant toute ascension importante, particulièrement si vous présentez des antécédents médicaux.