Qu'est-ce qui provoque une carence en iode ?

L’insuffisance d’apport, principale cause de la carence en iode : décryptage et implications

L’iode, un oligo-élément essentiel au bon fonctionnement de la thyroïde et à la production des hormones thyroïdiennes, est indispensable à toutes les étapes de la vie, du développement fœtal à l’âge adulte. Une carence en iode peut engendrer des conséquences graves, notamment des troubles du développement cognitif chez l’enfant. Mais quelle est la principale cause de cette carence ? Contrairement à certaines idées reçues, elle provient majoritairement d’une insuffisance d’apport alimentaire.

L’iode n’est pas produit par l’organisme. Il doit donc être apporté par l’alimentation. La concentration d’iode dans les urines, reflet fidèle de la quantité consommée, permet d’évaluer le statut iodé d’une population. L’excrétion urinaire représente en effet la principale voie d’élimination de l’iode ingéré, rendant ce dosage un indicateur fiable de l’apport quotidien. Un faible taux d’iode urinaire témoigne ainsi directement d’un apport insuffisant.

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cet apport inadéquat :

• Une alimentation pauvre en aliments riches en iode : Les principales sources d’iode sont les produits de la mer (poissons, crustacés, algues), le sel iodé, les produits laitiers et certains fruits et légumes dont la teneur en iode dépend de la concentration du sol en iode. Une alimentation qui manque de ces aliments peut entraîner une carence.
• La non-utilisation de sel iodé : Dans de nombreux pays, l’iodation du sel de table est une stratégie de santé publique pour lutter contre les carences en iode. L’utilisation de sel non iodé, notamment dans la cuisine maison, peut compromettre l’apport suffisant en iode.
• Des besoins accrus en iode : Certaines périodes de la vie, comme la grossesse et l’allaitement, augmentent les besoins en iode. Sans une adaptation de l’alimentation ou une supplémentation, une carence peut survenir.
• Certaines pathologies : Plus rarement, certaines pathologies digestives peuvent entraver l’absorption de l’iode et contribuer à une carence.

Il est important de noter que la simple exposition à l’air marin ne constitue pas un apport suffisant en iode. L’absorption par voie respiratoire est négligeable par rapport à l’apport alimentaire.

La surveillance de la concentration d’iode dans les urines, à l’échelle individuelle et populationnelle, est un outil précieux pour identifier les carences et mettre en place des mesures préventives, comme la promotion du sel iodé et la sensibilisation à l’importance d’une alimentation variée et riche en iode. Consulter un professionnel de santé permet d’évaluer son statut iodé et d’adapter son alimentation en conséquence.